Le Triangle - Plateau pour la danse Boulevard de Yougoslavie B.P. 90160 35201 RENNES France
Dès l’entrée une bâche de chantier, plus loin du gravier et au mur, balais, pelles et machines à nettoyer le sol.
Regis Perray développe son travail autour des sols et en particulier leur nettoyage et leur entretien. Il prend soin de la Terre sous nos pieds, explore la frontière ténue entre le réel et sa représentation. Par exemple il ramasse les détritus aux abords des pyramides de Gizeh ; armé de patins en laine, il astique, un mois et demi durant, les planchers du Musée des Beaux arts de Nantes, (issu de cette action, le film « Patinage artis-tique ») ; il marche sur le labyrinthe de la cathédrale d’Amiens pour sa « Rentrée en sol ». En action, jour après jour Régis Perray se donne le temps d’expérimenter la réalité du monde pour en faire un acte artis-tique. “ Quelques outils, le corps au travail, l’inscription de ce geste, voilà désormais ce qui constitue les ingre-dients d’une oeuvre fondée sur une attitude, une attitude qui à l’inverse de la posture, n’est rien d’autre que la marque revendiquée autant que discrète de son rapport au monde.” ajoute Jean-Marc Huitorel.
Ici il recouvre le sol, le protège, ajoute des « sur-sols », bâche, graviers, béton, parpaings. Ces matériaux évoquant l’univers du travail, l’effort fourni, le rythme d’une journée, le temps de travail. Au gré de sa déam-bulation le visiteur découvrira quelques engins miniatures, entre jouets et maquettes. Par ce jeu d’échelle, le duo avec les matériaux pointera le sérieux et d’humour qui anime l’artiste. En regard de l’espace ponctué de volumes, de formes et d’objets «Le balai, la pelle, le râteau et le rouleau compresseur », chantier filmé à Séoul, semble comme un ballet urbain. Les Travaux du Triangle seront l’occasion de recouvrir l’espace pour mieux le découvrir.
Ajoutons quelques extraits du Petit dictionnaire autobiographique issus de Les mots propres de Régis Perray évoquant son univers :
Sol : Mon corps vit sur le sol une gravité apaisante. Etre assis et contempler l’horizon. S’offrir du temps, le temps du repos. Oublier les sols négligés, oublier la terre qui recouvre les proches enterrés. Etre au sol re-pose.
Terre : Quand je suis étranger, loin de chez moi, je suis toujours sur l’arrondi de la terre.
Ciel : Je n’irai pas au ciel, je veux rester sur terre. Sur l’herbe des prés, dans la tourbe des marais, dans l’eau de la Loire et de l’Atlantique.