« Cibles momentanément abandonnées, les buts se prêtent à la recherche formelle d'un artiste littéralement encagé dans un rythme obsessionnel qu'enrichissent les variations de l'environnement ou du paysage et que rompent quelques étapes insolites, comme ce filet peint en faux trompe-l'oeil sur une muraille bétonnée à Cao Vinh au Vietnam ou ce calvaire de Saint-Jean du Bruel exposant son Crucifié à la violence d'un shoot trop bien centré (…). Conceptuel et plasticien, le travail de Pierre Schwartz ne parvient pas à étouffer la fibre humaniste qui gouverne la réalisation de son projet et sans doute vibret- elle un peu plus fort sur les terrains les plus humbles, quand les buts ne sont pas tous, comme à Sarajevo, à Mexico, ou à Istanbul de solides et réglementaires tubulures de métal aux normes dimensionnelles de 6m x 2,1m. Au Vietnam comme au Ghana ou en Afrique du Sud, la norme se plie à la disponibilité des trois bois assemblés en un parallélogramme précaire pour offrir comme ailleurs une qualité de jeu, l'énergie du combat et peut-être le commencement d'une ambition de carrière. Pause nécessaire dans ce long traveling qui déroule sans prévenir des arrières plans d'usine, de terrains vagues, ses perspectives de pylônes et de barres de cités, la brousse, la forêt, les rives des grands fleuves apportent leur mi-temps agreste et poétique, comme les autobus leur espoir d'ailleurs. (…) » Hervé Le Goff