C’est une histoire d’amour entre les dieux. Krishna à la peau bleue aimait Radha à la peau claire. Il n’était pas content, Krishna, d’être plus foncé que sa bien-aimée. Heureusement les mères des dieux, comme toutes les mères, ont toujours des idées : elle lui proposa d’appliquer de la couleur sur le visage de Radha.
Et depuis… chaque année, autour du 21 mars, lors de la pleine lune qui annonce le début du printemps, toute l’Inde fête « Holi ».
C’est la fête la plus colorée, la plus joyeusement exubérante et la plus photogénique d’Inde. Holi, la fête où tout est permis ! Les femmes en sari chic se saoulent de bhang (breuvage sacré composé de feuilles séchées ou de fleurs pilées et d’épices, consommé pour guérir le corps ou aider à méditer), les foules dans les temples jouent aux groupies rock, chacun se transforme en arlequin mouvant, et, par terre, le sol ressemble à un tableau abstrait géant. Est-ce de la ferveur ou la débauche extrême ? Happy Holi, l’Inde est devenue folle !
Véronique Durruty en arpentant les villes d’Udaipur au Rajasthan, et de Mathura et Vrindavan dans l’Uttar Pradesh, région où aurait grandi le dieu Krishna, a partagé ainsi des moments privilégiés dans la vie de l’Inde et de ses habitants.
Toujours au plus près, les 80 photos du livre suivent les plus intimes mouvements de la fête. Elles sont tour à tour exaltées, extatiques, apaisées ou légères. Inévitablement humaines et aimantes. Voir la fête des couleurs à travers son regard, c’est pouvoir rêver les yeux grands ouverts, comme dans un conte, comme un enfant.