
Transversal Mac - Val Place de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine France
Gwen Rouvillois s’intéresse aux immeubles, aux tours. L’artiste les voit d’abord comme un lieu de vie. Ils correspondent à un besoin voire à un rêve. Le jugement collectif les qualifie de problématiques, affirmant qu’ils dénaturent le paysage, alors que leur architecture relève d’une utopie et que le problème de ces habitations n’est pas seulement esthétique. Il faut aussi penser urbanisme, avec l’alignement de ces maisons identiques et de ces tours dans des zones excentrées.
L’artiste prélève la façade de ces habitations où vient affleurer la vie et met en avant les lignes qui organisent leur architecture tout autant que les détails qui affirment une présence humaine, tel un vélo sur un balcon. Transférées sur un papier transparent monumental ces deux photos transformées en vitrophanies sont disposées sur les baies vitrées du Transversal, en fonction de l’architecture et du design de l’espace.
Pour cette deuxième intervention in-situ, la première réalisée en 2005 convoquait les immeubles situés en face du musée, Gwen Rouvillois montre au public du restaurant ce qui existe non loin de là mais qu’on ne regarde pas. Les vitrophanies, par leur transparence et leur faible colorimétrie, ne s’imposent pas. Elles laissent passer la lumière. La terrasse du restaurant, le jardin ainsi que le musée apparaissent derrière les lignes géométriques. L’artiste n’obstrue pas notre champ de vision. Par contre l’image de ces immeubles s’interpose entre l’intérieur et l’extérieur. Nous regardons de l’intérieur comme si nous étions à l’extérieur de ces habitations.
Gwen Rouvillois propose de déplacer notre point de vue. D’où regarde-t-on ? Qui sommes-nous face à ces lignes géométriques ? Comment regardons-nous? Et que regardons-nous ? Gwen Rouvillois nous incite à porter un autre regard sur ces tours et immeubles, sur leur architecture, sur ce qu’ils abritent et par là même sur l’environnement qui les accueille.