Mes photographies sont le théâtre de mes rêves et de mes fantasmes. Elles sont la dernière étape d’un long processus de réflexion et de fabrication. Je dessine d’abord mes images qui sont souvent proches de rêves éveillés. Puis je crée les costumes, et décors nécessaires à ces mises en scène.
Le cliché est là pour synthétiser l’ensemble.
J’ai rassemblé sous le titre Magic Fillette des portraits et autoportraits tirés de différentes séries. Personnelles, destinées aux affiches de l’Opéra du Rhin ou à des magazines de mode, ces images montrent toutes la femme dans une représentation magique, presque sacrée : Ce sont des Icônes. De la rêverie d’une fillette se projetant dans un conte de fée aux Déesses des tragédies grecques, j’ai travaillé ces portraits en artiste visionnaire imaginant ma muse en un personnage fantasmé. Parfois le modèle se dérobe au regard du spectateur en cachant son visage derrière un masque s’abandonne pourtant aux jeux et désir du photographe.
J’aime retrouver le plaisir enfantin de se transformer en quelqu’un d’autre juste à l’aide d’une couronne ou d’une cape. Comme on joue avec les mots en poésie, parfois je détourne un objet de sa fonction initiale, ou je réorganise l’espace autour de moi afin d’inventer une histoire. Fabriquer un costume, un accessoire est mon questionnement sur le paraître, sur la manière de se dévoiler ou se cacher. Réfléchir aux matières, à la lumière et aux couleurs d’un vêtement est pour moi un écho à la mode et mon positionnement par rapport à la photo de mode.