En partant en vacances en Andalousie, durant l'été 2003, Pierre Hybre a fait des photographies, mais attention pas de celles que pourrait produire tout un chacun avec un bon vieil instamatic de chez Kodak. Même s'il y a un peu de cela derrière, chacune de ces vues est truffée de références... Car si notre homme a l'oeil aguerri par une pratique régulière de l'image dûe son office de photographe tout terrain : presse, publicité et corporate ; il l'a aussi par ces lectures visuelles. Il suffit pour cela de jeter un regard à la bibliothèque de son atelier.
Ce voyage en famille au sud de l'Espagne, sur les traces du'une mine d'or abandonnée et du fantôme de Joe Strummer, n'est pas sans rappeler le Plossu de l'époque mexicaine... On pourrait y voir aussi du Robert Frank, avec ces traces narratives et autobiographiques qui nous conduisent droit vers l'esprit même du photographe et les interrogations les plus épaisses. Et derrière Frank... Cartier Bresson, pourquoi pas... par cet attachement à des compositions des plus rigoureuses.
En noir et blanc, les images de Pierre Hybre sont autant de filons à creuser pour dénicher les pépites qui s'y logent (parmi celles-ci, sans nul doute, sa femme Anne et leurs filles, qui l'entourent durant ce voyage...).
Entre enquète documentaire qui ne mène nulle part et une pincée de nostalgie (comprise aussi dans le titre) qui nous renvoie à la fin des vacances, au retour à Paris, à la grisaille et l'ennui, ce petit roadmovie à la Jim Jarmush des origines, façon " Stranger than Paradise ", illumine ce printemps naissant, de doux rayons emplis d'espoir et de désir pour les congés à venir...