Festival Européen de la photo de nu 13, rue de Bouchard de Bussy 13200 Arles France
Tous les mythes sont recyclables. Qu’ils soient grecs, judéo-chrétiens ou remontés de la psyché, leur universalité reste une référence privilégiée pour le surhomme postmoderne avide de s’identifier à des icônes pour mieux les remplacer.
C’est ainsi que de Giorgione au Caravage, d’Ingres au Titien, de Vélasquez à Cranach, Anton Solomoukha revisite les grandes œuvres de la Renaissance ou du Classicisme pour en faire des rébus chorégraphiques et protocolaires. En amalgamant raffinement esthétique de l’histoire de l’art et night clubbing people inféodé à la sous-culture médiatique, ces allégories néo-pompier dressent le tableau chaotique de notre vieille humanité névrotique : scénographie de la jouissance, géométrie de l’orgie, balistique du voyeurisme, architecture de l’échangisme et débandades paniques...
Pour ces corps baroques pétrifiés dans la quête d’un bénéfice narcissique idéal, il s’agit secrètement sans doute de voir le loup ou être vu par lui, de le manger ou d’être mangé par lui. Et toujours, bien prendre la lumière de ce simulacre psychique. Messieurs Bosch et Grosz sont arrivés et le Caravage au maquillage.
C’est sans doute pour redonner du sens à son chemin qu’ à corps perdu le Petit chaperon rouge qui s’ennuyait un peu a choisi de jeter sa chair fraîche dans la gueule du Louvre.
Stéphan Lévy-Kuentz