Espace Saint-Cyprien 56, allée Charles-de-Fitte 31300 Toulouse
Parler de "territoire" nous amène inévitablement à nous questionner sur ses différentes définitions et à admettre l'impossibilité d'être exhaustif. Nous avons choisi d'aborder le territoire comme conséquence de nos activités humaines et quotidiennes, sans s'arrêter au seul point de vue topographique. Nous voulons interroger les limites des espaces que nous habitons et traversons, voir comment nous prenons possession de ces espaces, et aussi quelles sont les relations d'intimité que nous entretenons avec eux. Notre démarche se résume à évoquer "le monde (…) comme une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs" (G.Pérec, Espèces d'Espaces).
No(s) Limites
Esquissez trois pas dans le paysage et de ce fait tracez une ligne :
un point de départ, un point d'arrivée et deux espaces de part et d'autre
s'offrent avec leurs différences.
A moins que vous ne tourniez en rond.
Les limites, celles que l'on nous impose,
et celles que l'on s'impose.
La vie comme une histoire de tracés dans l'espace.
Dorothy Goizet fait l'inventaire des nombreux espaces qu'elle traverse, dans une accumulation poétique et silencieuse : est-ce que photographier ce n'est pas toujours montrer le même espace, celui qui nous touche où que l'on soit ?
Sophie Le Béon a suivi le parcours d'Isabelle Imbert qui a hérité, à la mort de son père, de son outil de travail : un atelier de mécanicien, des milliers d'objets superposés, 40 années de labeur accumulées. Comment prendre possession d'un territoire dont on hérite ? Comment pénétrer dans le domaine réservé d'un être cher et le faire sien ? Comment le désacraliser ? Est-ce possible, et comment ?
Maxime Léonarda parcouru la frontière de la Zone Franche Urbaine (ZFU) de Toulouse. En cherchant cette ligne tracée sur la carte, il questionne l'existence des zones dites « prioritaires » (ZFU, ZRU, ZUS, ZEP,…). Ce travail est étroitement lié à la dimension sociale de ces territoires. Délimiter pour désenclaver ?
Benoît Luisière met en valeur dans ces juxtapositions d'images intérieur/extérieur,
la nature domestiquée et l'impossibilité d'en faire abstraction dans les objets qui nous entourent. Qu'est ce que ces images de nature véhiculent donc, qui nous poussent à nous entourer d'elles ? Mais de quelle nature parlent-t-elles ?