Galerie de l'Office Culturel d'Arras 61 Grand Place 62000 Arras France
En 1907, le marchand d’animaux sauvages Carl Hagenbeck créa en banlieue de Hambourg le premier zoo « sans barreaux » : l’emploi de fosses, de pentes abruptes, d’îles et de rivières évita le recours systématique aux grilles et aux cages traditionnellement employées et permit de limiter au maximum les obstacles apparents entre les visiteurs et ces animaux venus de lointaines contrées. Ce mode de présentation du zoo de Stellingen, ses enclos et bassins paysagers, ainsi que ses paysages constitués de faux rochers inspirèrent les zoos du monde entier, à l’image du « grand rocher » qui domine le zoo de Vincennes.
Les images de cette série « zoos » ont été réalisées dans de nombreux zoos européens, urbains et hérités d’Hagenbeck pour la plupart, en France, en Allemagne, aux Pays-bas,.... Dans un souci plus poétique que documentaire, elles s’efforcent de représenter des bêtes et des scènes, sous un ciel humain : des animaux sauvages, non domestiques, vivant et évoluant dans des installations conçues par l’homme pour eux et pour les y rendre visibles, un peu comme des scènes de théâtre et des décors.
Même si cette série ne se veut pas dénonciatrice de l’enfermement subi par les animaux, il y est question de solitude et de liberté. Les installations (terme aussi bien employé par les directeurs de zoos que dans le domaine des arts plastiques) présentent, exposent, offrent aux regards. Elles protègent et elles isolent également : l’antilope n’y connaîtra ni l’ivresse des courses dans la savane africaine, ni les griffes du lion...
Dans ce cadre, ces photographies s’intéressent à l’émotion suscitée par la présence de ces bêtes, à leur « être » plutôt qu’à leurs activités, à leurs postures plutôt qu’à leurs jeux. A leur masse, leur densité, et à la texture de leur peau, auxquelles correspondent le choix et le grain de la photographie noir et blanc. Au silence également.
Le leur très certainement ; peut-être aussi celui de nos bien lointaines origines.