
Polar+NKA photography 108 ch de charleroi – first floor 1060 Bruxelles Belgique
« Corps de style » propose des photographies mêlant corps et meubles prises dans des appartements de collectionneurs de mobilier d’époque.
Mes clichés montrent corps et meubles étroitement liés. Les corps nus se positionnent et épousent les volutes du bois.
Les personnes qui ont joué le rôle de « modèles » se sont adaptées aux formes grâce à lasouplesse de leur corps.
L’homme, pense dompter son corps. Il le modifie par la chirurgie esthétique, virtuellement par le morphing, etc. Le corps est une donnée
maniable, il s’adapte, se soumet et dans mes photographies au mobilier.
Comme l’affirme David Le Breton, dans nos sociétés la malléabilité de soi, la plasticité du corps deviennent des « lieux communs ». Le corps
est devenu pour nombre de contemporains une représentation provisoire, un gadget. Le corps est devenu un « kit », une somme de parties éventuellement détachables, une matière première à la disposition de l’individu lui-même saisi dans un bricolage sur soi. Mon travail n’est pas une « officine de la génétique », je ne greffe pas des
fragments humains sur des matières inertes. Ce sont des greffes artistiques ou plutôt des ajouts humains qui prolongent les créations des artisans ébénistes et menuisiers au service de l’esthétique de mes photographies. Dans mes photographies, le corps entier ou morcelé est bien présent, la chair lumineuse évoque la vie, le personnage n’est
pas complètement réifié. (J.S.)
« Corps de style » features photographs combining bodies and furniture, taken in the apartments of collectors of period furniture. My shots show
bodies and furniture closely connected. The nude bodies are positioned in relation to, and espouse, the volutes of the wood. The people who
acted as « models » adapted to the shapes thanks to the suppleness of their bodies.
Humans think they can tame their body. They alter it through aesthetic surgery, virtually by morphing, etc. The body is malleable, it adapts,
and yields to the furniture in my photographs. As David Le Breton pointed out, the malleability of the self, and the plasticity of the body become
« commonplace » in our society. For many of our contemporaries, the body has become a provisional representation, a gadget. It has become
a kit, a sum of potentially detachable parts, a raw material at the disposal of the individual engaged in a tinkering exercise with him/herself.
My work is not a « genetic dispensary ». I do not graft human fragments on inert materials. Instead, artistic grafts or human additions extend
the creations of master cabinetmakers and joiners for the aesthetic sake of my photographs.
In my photographs, the body is present in whole or in parts, the radiant skin evokes life, the character is not completely reified. (J.S.)