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Les réfractions de Jean-Charles Delange s'apparentent à la peinture, à la sculpture et à la photographie. C'est dans cet ordre que le processus de leur création s'est établi, comme autant d'étapes d'une recherche, autant d'états de la matière, de la couleur, de la lumière.
La peinture d'abord - c'est la première vocation de Jean-Charles Delange - par l'application d'aplats colorés sur des plaques de verre de dimensions variables, afin d'expérimenter une alternative à la toile traditionnelle.
La sculpture ensuite, dans la prise en compte de la plaque de verre pour elle-même, comme volume autonome considéré dans toutes ses dimensions et non plus comme simple support de la couleur. Puis , par l'accolement de plu-sieurs plaques dans l'épaisseur de manière à former les blocs, des parallélé-pipèdes translucides.
La photographie enfin, car l'observation des phénomènes lumineux qui se produisent dans la transparence du verre conduisent Jean-Charles Delange
à vouloir capturer les images des transformations qui s'opèrent au gré des variations de la lumière du jour.
On voit combien la genèse des Réfractions doit à une approche expérimen-tale du matériau de l’oeuvre, qui évolue en fonction de l'observation. Elle doit également beaucoup au contexte de production. Lorsqu'on visite l'atelier de Jean-Charles Delange, une vaste salle d'un ancien corps de ferme, on réalise combien la sobriété de l'espace, le silence et la qualité de la lumière de cette campagne normande participent à constituer un environnement propice, cré-ant ainsi les conditions nécessaires à la relation entre l'artiste, l'espace et la lumière.
Le dialogue entre l'objet, la lumière, limité dans l'espace et le nombre illimité d'images potentielles qu'il "contient", cette relation dialectique entre le fini et l'infini trouve sa formulation dans les prises de vue qui traduisent l'état de lumière à un moment donné, à un moment choisi par ce qu'il révèle d'inat-tendu, d’ « invu » (au sens d'inouï), voire de merveilleux.
A sa manière, Jean-Charles Delange est en cela un héritier de Jean Painlevé en ce qu'il crée, à partir de phénomènes optiques bien réels - et sans l'assis-tance de la baguette magique d'un logiciel de retouche d'images, des pay-sages à l'infini. Christophe Guérin, mars 2007
* Pionnier de l'image scientifique, ami des surréalistes, Jean Painlevé (1902-1989) est l'auteur d'une oeuvre cinématographique fascinante. Cinéaste de l'apparence, Painlevé, comme d'autres contemporains, ne s'attache qu'aux caprices des formes et aux jeux de la lumière, et ne s'aven-ture pas dans le terrain d'hypothétiques spéculations psychologiques sur ses effigies. (Brigitte Berg)