Galerie Isabelle Gounod 13, rue Chapon 75003 Paris France
La seconde exposition personnelle de Jérémy Liron, nous invite à travers des peintures, des photographies, une sculpture murale ainsi que des écrits, à découvrir ses paysages, aperçus instantanés d’une étrange urbanité, témoignages d’un univers mélancolique, entre projection mentale et réflexion sur le visible. Avec cette nouvelle série Hôtel de la Mer, Jérémy Liron aborde les paysages balnéaires, en écho à ceux de son enfance.
Dans les toiles de Jérémy Liron, nous découvrons des immeubles, des villas aux architectures anguleuses, rectilignes, mais aussi leurs fondations, les murets, les terrasses qui découpent le ciel et les stores semblables à des « petits pans de murs bleus » sur des façades blanches, écrasées par le soleil ; il peint l’intrusion des éléments architecturaux qui font irruption dans des paysages où la végétation est placée au premier plan de chacune ses toiles. Jérémy Liron renoue avec la tradition picturale classique de Vermeer, Rembrandt, Baltus, Morandi et de Hopper, mais la nouveauté de son travail réside dans le choix des motifs, des compositions, des angles de vue et des cadrages de ces architectures modernistes. Tel un photographe, il retrace inlassablement le parcours d’étendues déshumanisées sans caractéristiques esthétiques dominantes. Liron entretient ainsi un rapport distancié avec ces espaces épurés, aux géométries sousjacentes.
Une distance qu’il matérialise par l’utilisation systématique de plexiglas ou de verre, une vitre entre le paysage et le spectateur. Jérémy Liron questionne ainsi notre rapport au monde, un monde qu’il nous invite re-découvrir, dans sa banalité et son authenticité.
« Ces formes blanches dont les volumes émergent à travers quelques pins ne sont qu’un peu d’utopie, de désir, la revendication d’un rêve. Comme au cinéma la durée d’un plan. C’est la manière d’une mythologie, sa façon d’être présente non pas comme discours mais comme silence, comme matière. A chaque fois pour moi ainsi renouvelée l’expression d’une possibilité, c’est-à-dire le réel advenu qui glisse en image vers le passé. Ne passe-t-on pas la majeure partie de son temps à inventer par petites parcelles les souvenirs exacts de ce qui ne cesse de continuellement nous échapper ».
Jérémy Liron, 2007.