Mairie du 18ème 1, Place Jules JOFFRIN 75018 Paris France
Hommage à des artistes anonymes de l’éphémère
« LE MUR DE LIBRE EXPRESSION DE LA RUE ORDENER » a été offert en 2004 par la Municipalité et la SNCF à la créativité des « graffeurs » : Plus de 100m d’un seul tenant d’un axe très vivant du XVIIIème, délimitant, au nord, la « Goutte d’Or ». Il a été rapidement « investi » et il n’y a sans doute pas sur Paris de lieux d’une telle surface et d’une telle vitalité, qui ait su perdurer et se renouveler sans cesse.
Cette expo reflète quelques uns des « états » de ce mur depuis sa création, un mur qui évolue sans cesse au fil des interventions et selon la lumière : ombres et lumières rasantes des petits matins d’hiver, éclat des couleurs à midi.
UN MONDE GRAPHIQUE A DECOUVRIR, UNE MEMOIRE A CONSERVER :
Je souhaite, avant tout, faire découvrir une sélection de certaines des œuvres graphiquement les plus abouties, car c’est bien « d’œuvres » qu’il faut parler. Des œuvres certes éphémères, et qui ont rapidement disparu, recouvertes par d’autres, mais raison de plus pour en conserver la mémoire et celle de leurs auteurs.
Des œuvres étonnantes par leur variété, qu’elles soient issues de la BD, des Mangas, de la caricature, de la calligraphie ou des « pochoiristes ». Même si « la technique et le support » sont originaux, les bombes d’aérosols de ces jeunes artistes marquent réellement une « époque » de notre histoire picturale.
Actuel et générationnel, cet art n’est pas « que » décoratif. Il est témoin de notre temps et du vécu des jeunes d’aujourd’hui. Tout n’y est pas directement « compréhensible » et les messages, comme les signatures, y sont le plus souvent « codés », mais on les devine parfois ironiques, mais souvent aussi porteurs d’une « contestation », souvent radicale.
UN REGARD DE PHOTOGRAPHE : Alors que rien ne m’y prédisposait (médecin du quartier, la soixantaine, étranger à la culture Hip-Hop) longeant ce mur chaque matin, j’ai été d’abord étonné, puis de plus en plus fasciné par ce qu’il représentait de richesse, de spontanéité, de diversité ou pour tout dire de « talents ». Aussi depuis 3 ans j’y reviens régulièrement et j’ai accumulé plusieurs milliers de clichés, fait des rencontres et découvert un monde. Que je souhaite vous faire partager.
Pour autant mon œil et mon objectif, font des choix, ils se promènent librement dans cet immense espace visuel pour faire, ou essayer de faire, œuvre photographique à partir de d’œuvres picturales créées par d’autres (mais toujours avec « respect »).
Certains clichés montrent donc l’interaction du « Mur » avec son environnement : « Graffeurs graffants » en plein travail. Spectateurs ou simples passants dont l’image entre en résonance avec un mur devenu un véritable « décor » du théâtre de la rue. Interaction voulue ou involontaire avec le mobilier urbain. Ombres et reflets souvent étranges. A chacun d’ouvrir l’œil et de regarder. A bientôt rue Ordener.
Philippe SOPENA
Organisée avec la collaboration, amicale, de PARIS PHOTOGRAPHIQUE
