Expositions du 16/12/2007 au 22/12/2007 Terminé
Exposition du mardi 18 au samedi 22 décembre 2007
Vernissage dimanche 16 décembre à partir de 16h
L'appartement
Librairie-galerie Le Monte-en-l'Air
6 rue des Panoyaux - 75020 Paris
01 40 33 04 54 - lemontenlair@free.fr
Métro Ménilmontant
ouvert du mardi au dimanche de 13h30 à 20h30
www.domgarcia.com
On connaissait Dom Garcia pour ses photographies de paysages urbains («portraits» d'immeubles monumentaux en tirages monumentaux). On a pu à l'occasion (notamment sur son site) apprécier ses «portraits» kitsch de sex-shop de Pigalle, ses images de squares et leurs attractions pour enfants où nul enfant ne joue.
Ce que l'on pouvait dire de tous ces «portraits» c'est que l'anthropomorphisme y brillait par son absence, mais aussi, et surtout par sa présence. Une présence dissimulée, certes, mais une présence bien réelle : l'homme incarné dans son œuvre urbaine la plus prosaïque, parfois même la plus bassement et grossièrement consumériste et racoleuse …
Dans cet happening photographique, il ne s'agit plus du tout de cela… Bien que… On ne voudrait pas réduire Dom Garcia à une notion aussi vile que celle d'artiste conceptuel mais si la forme a changé, le noir et blanc se substituant à la couleur par exemple, et surtout le sujet – en l'occurrence des cadavres d'oiseaux sur la chaussée - on peut y discerner un même souci : celui de représenter la présence par l'absence, la vie par la mort (ou l'absence de vie) bref l'être, l'avoir été ou le n'être plus, par la présence cadavérique, comme elle l'était artificielle et objectale dans ses travaux précédents. Mais non sous forme de charogne, c'est important car la pourriture implique le vivant, comme Baudelaire a su nous le faire ressentir dans son fameux poème éponyme. C'est au contraire le minéral, la mort comme fossilisée opposés à la charogne. Il y a toujours dans les travaux de Dom Garcia un biomorphisme là où il n'y a nulle vie (apparente).
Ceci d'autant qu'on peut aisément penser que le «choix» des oiseaux n'est pas déterminant. S'il avait croisé des chiens ou des chats écrasés c'aurait été pareil et l'acmé s'il avait s'agit de cadavres humains.
De toute façon, on ne peut taxer Dom Garcia de faire de l'art un concept puisque aucun discours n'est revendiqué. Il faut se satisfaire des objets sensibles. C'est-à-dire de notre pur rapport aux œuvres (esthétique ) et de l'aperception provoquée.