
Exposition présentée en collaboration avec la Maison de la Photo de Moscou,
et le soutien du Gouvernement et du Comité de la culture de la ville de Moscou
Du 23 février au 8 mai 2005
Dmitri Baltermants, dont le surnom était “L'oeil de la Nation”,
est né le 13 mai 1912, à Varsovie, qui, à l'époque, faisait partie
de l'Empire Russe.
Pendant près d'un demi-siècle, ses images ont été quasiment
les seules à être montrées aux soviétiques. Ses nombreuses
expositions et publications ont beaucoup servi l'Etat, mais ont
aussi contribué à apporter un véritable héritage visuel de la vie
quotidienne, des activités internationales, du développement
des ressources et des diversités ethniques, de toutes les républiques
de l'Empire.
Dmitri Baltermants a réussi à concilier sa vision artistique avec
la dimension militante de son travail, et son oeuvre permet
encore aujourd'hui, de découvrir un véritable témoignage du
grand rêve social et politique de cette nation.
Débutant à 14 ans comme assistant auprès des maîtres de la photographie
de l'époque, il devient en 1939, après des études de
mécanique et de mathématiques, photographe pour les éditions
Izvestija, et réalise son premier reportage en Ukraine occidentale,
sur les troupes soviétiques. À la suite de la publication d'une
de ses photographies, mal légendée, il est envoyé dans un
bataillon disciplinaire. Après une grave blessure et un séjour à l'hôpital, il repart au front en
Ukraine jusqu'à la fin de la guerre.
Ogonyok, première revue en couleurs, l'engage en qualité de photo-journaliste, après la guerre.
Le Parti comprit rapidement l'utilité de la photographie pour sa propagande. C'est pourquoi, il
demande à Dmitri Baltermants de créer des scénarii destinés à montrer à quel point ils sont des travailleurs
productifs et heureux. Dmitri Baltermants voyage alors
dans toutes les républiques de l'Empire Russe, et produit des images
dans la but de glorifier la grandeur de l'URSS.
En 1949, il devient photographe officiel du Kremlin et proche de
Joseph Staline.
Lorsque Krouchtchev succède à Staline, après sa mort, il continue
dans ses fonctions de photographe officiel, et bénéficie d'un renouveau
professionnel grâce aux changements politiques. Il étend alors
ses reportages au-delà des frontières avec d'autres pays tels que la
Chine, l'Inde, le Viêt-Nam…
En octobre 1964, après la chute de Krouchtchev, les réformes
libérales sont annulées par Brejnev, mais grâce à la nomination
d'un nouveau rédacteur en chef, le succès de la revue
continue. Dmitri Baltermants photographie alors ces changements
à travers tout le pays.
Il réalise des reportages-photos sur l'essor de l'économie soviétique,
sur les succès des athlètes aux Jeux Olympiques...
En 1969, l'occasion lui est donnée de présenter son travail,
pour la première fois à l'étranger, à Londres. Il s'aperçoit que la couleur apporte trop de réalisme et
de dureté à ses images ; il décide alors de retirer certaines photographies en noir et blanc.
En 1985, la Perestroïka commence et le monde entier salue l'arrivée de Mikhail Gorbatchev au
pouvoir. Dimitri Baltermants instaure au sein d'Ogonyok de nouvelles rubriques, telles que le courrier
des lecteurs, des reportages plus approfondis sur l'actualité internationale.
Décédé en 1990, les archives de Baltermants, aujourd'hui gérées par sa fille Tatiana Baltermants,
constitue un document unique, sur une période très importante de l'histoire de l'Union Soviétique.
Commissaire de l'exposition : Olga Sviblova
Adresse postale
La Maison Européenne de la Photographie
82 rue François Miron
75 004 Paris - France
Téléphone: (33) 01 44 78 75 00
Fax: (33) 01 44 78 75 15