Centre Sagamie 50, St-Joseph, C.P. 93, Alma G8B5V6 Québec Canada
COLLOQUE
L'IMPRIMÉ NUMÉRIQUE EN ART CONTEMPORAIN
CONFÉRENCE DE
Sylvie Parent
La photographie numérique.
Entre la fixité de l'impression et la mobilité du fichier informatique.
Dans l'histoire d'une image photographique, l'impression constitue traditionnellement l'étape définitive d'un processus de conception. Associée à un support matériel qui permet sa présentation et sa circulation dans l'espace physique, l'image entre alors dans le monde des objets et y occupe souvent une place de choix grâce à son caractère symbolique. Fixée au mur, insérée dans un album, encadrée, elle fait partie des représentations qui peuplent tant l'espace personnel que l'espace public. Dans un contexte artistique, elle sera présentée comme œuvre à part entière, par exemple au sein d'une séquence ou parmi d'autres composantes hétérogènes dans une installation. Bref, la photographie dans sa forme imprimée s'est imposée dans notre environnement au cours de son histoire et a créé des habitudes de vision et de communication qui tiennent grandement à sa présence physique.
L'arrivée des technologies numériques a bousculé cet état de choses. Bien entendu, l'impression demeure une finalité pour la photographie numérique. Toutefois, la très grande majorité des photos numériques ne connaissent jamais ce destin1, un grand nombre d'entre elles subsistant à l'état de fichiers informatiques, entreposées sur un support (carte mémoire, disque, ordinateur, téléphone, assistant numérique personnel, etc.) en attente d'un traitement possible. Les photographies numériques peuvent rester inchangées, mais elles sont souvent vouées à des transformations légères ou importantes, la même image présentant de multiples versions. Elles ont une présence temporaire sur un ou plusieurs écrans lorsqu'elles sont transférées d'un appareil à un autre ou distribuées grâce à un réseau de communication. Enfin, beaucoup sont tout simplement rejetées tôt au tard. La rétroaction immédiate que permettent les appareils numériques entraîne un travail d'édition pouvant se faire l'instant suivant la capture ou dans un délai plus long. L'existence d'une photographie numérique est donc caractérisée par l'instabilité et la mobilité. Lorsqu'elle n'est pas imprimée et qu'elle persiste dans sa forme numérique immatérielle, la photographie a une présence beaucoup plus relative.
Or, ces changements profonds ne dissuadent pas les adeptes, bien au contraire. De plus en plus d'individus et, dans le même mouvement, beaucoup d'artistes ont opté pour la photographie numérique2. D'abord, parce qu'elle permet une gestion aisée des images et offre la possibilité d'intervenir facilement sur les “ éléments indésirables ” qui peuvent s'être glissés. De plus, les appareils d'aujourd'hui offrent une excellente résolution et une qualité d'impression supérieure à un coût désormais plus abordable. En outre, la mobilité de l'image numérique est envisagée comme un atout. En effet, la distribution des photographies sur le réseau Internet est un phénomène qui a pris beaucoup d'ampleur ces dernières années. Le partage des images par courrier électronique et la publication de celles-ci dans les pages Web personnelles sont devenus des activités très répandues. En un mot, la photographie numérique connaît un grand succès et a engendré de nouveaux comportements liés à sa conception et à sa diffusion qui font désormais partie de notre culture.
Une photographie numérique imprimée est donc une image choisie parmi beaucoup d'autres rejetées, une image ayant une certaine valeur aux yeux de son auteur, une image qui peut prendre place dans le monde matériel de la même manière que la photographie argentique. Une fois imprimée, la photographie numérique occupe le même territoire que la photographie argentique et remplit des fonctions semblables, même si son statut documentaire peut être remis en question en raison des traitements qu'elle a pu subir dans l'univers informatique. L'impression a pour effet de la figer pour toujours et de la confirmer comme photographie. Elle l'oblige à se fixer, à mettre fin à son errance3.
Bien entendu, l'environnement numérique, dans lequel la photographie voit le jour et transite, encourage pour ainsi dire le traitement de l'image tant il est à la portée de tous. Des actions simples comme le recadrage et le changement de saturation ou de dimensions, par exemple, opérées grâce aux outils d'édition disponibles sur la plupart des ordinateurs, font partie des possibilités élémentaires qui s'offrent à l'usager. Une grande sophistication est aussi possible, pouvant mener à une altération radicale jusqu'à la dénaturation complète. Les images publiées dans la presse ou affichées dans l'espace public ont habitué le spectateur aux photomontages, maquillages et fabrications de toutes sortes – altérations par les outils informatiques qui remettent en cause tout souci de vérité. Même si la photographie numérique imprimée se situe soudainement dans le même espace que la photographie argentique, elle porte souvent les stigmates de son passage dans le monde électronique, marques qui remettent en question son statut documentaire.
De nombreux artistes utilisant la photographie numérique dans sa forme imprimée ont joué précisément sur cette tension dans l'image, à la fois empreinte du réel et objet transformé par les techniques numériques4. Lorsque l'image se réclame toujours de la photographie, qu'elle persiste à se nommer comme telle, les traces de ce réel subsistent dans une certaine mesure, même amalgamées ou altérées. Dans un tel contexte, l'adhésion au réel est maintenue parce qu'elle permet d'utiliser des référents identifiables ayant une valeur expressive et jouant un rôle important dans l'image. Une trame narrative inédite s'instaure ainsi entre les fragments hétérogènes juxtaposés dans les images composites. Des extensions spatiales et temporelles, autrement inconcevables dans une photographie à source unique, sont aussi réalisées entre les divers fragments. Les photographies numériques tirent leur force symbolique de cette tension créative. Le lien au réel subsiste et procure un ancrage favorable à l'élaboration d'un récit fondé sur des éléments concrets, tandis que la transformation numérique prolonge les images dans l'univers de la fabrication5. Les photographies numériques assument souvent réalisme et fiction à des degrés divers.
Ces considérations ne tiennent plus lorsque les photographies numériques ne sont pas imprimées. En renonçant à l'espace physique et au support matériel traditionnellement associés aux photographies argentiques, elles se détachent de cet héritage – qu'elles poursuivent et qu'elles remettent en question tout à la fois dans leur forme imprimée – et embrassent un contexte complètement différent. Leur présence fugitive sur un écran, et éventuellement sur plusieurs autres, amène à envisager d'autres perspectives.
Les photographies numériques se retrouvent subitement dans un environnement multimédia et côtoient des documents textuels, sonores, visuels qui partagent un sort identique. En effet, les fichiers numériques, photographiques ou autres, existent au cœur d'une abondance étourdissante, parmi les nombreux remaniements, versions et copies du même exemplaire, ce qui leur accorde une valeur individuelle moins décisive. Les innombrables bases de données, souvent accessibles à distance, ne font qu'accentuer cet état de choses pour chaque producteur et consommateur. Au sein d'une telle quantité, chaque fichier, pouvant être facilement remplacé, a peu de poids. L'image pour elle-même a moins d'importance que l'usage et la diffusion qui en sont faits.
L'accessibilité et la mobilité de l'image l'emportent aussi sur la “ qualité ”, c'est-à-dire sur la résolution. Dans un environnement numérique, la faible résolution de l'image facilite grandement sa diffusion et sa distribution. Ainsi, plusieurs projets artistiques conçus pour Internet dans les premières années jouaient précisément sur la faible résolution, la dégradation ou la pauvreté de l'image photographique, notamment Life with Father de Joseph Squier (http://theplace.walkerart.org/place.html), Three Times Removed de Peter Horvath (http://6168.org/) ou Chagrins d'Élène Tremblay (http://www.agencetopo.qc.ca/archives/chagrins/index.html), pour ne nommer que ceux-là. Ce type d'œuvres utilisent souvent des images d'archives et leur traitement en accentue le caractère vulnérable, faisant ainsi allusion au travail de la mémoire, fragile et menacé de disparition. Ce thème souvent exploité par la photographie est remanié ici avec beaucoup de justesse à l'aide des technologies numériques.
Les activités de publication, de distribution et de participation qui ont cours sur Internet, et aussi de plus en plus sur d'autres supports numériques et appareils de télécommunication à distance (téléphones cellulaires, ordinateurs de poche, etc.), favorisent l'utilisation de matériel multimédia, les ingrédients de différente nature étant perçus comme complémentaires les uns par rapport aux autres. Là encore, chaque élément a une importance relative au sein d'un tout et c'est surtout la gestion de ces documents et leur emploi qui prévalent. Ces possibilités ont donné lieu à des projets multidisciplinaires mettant à l'épreuve la narrativité (autobiographie, autofiction ou fiction). La photographie joue une part essentielle dans ces récits. Ces œuvres misent sur la valeur expressive de la photographie, sa faculté de produire un récit. Les langages informatiques ou logiciels d'animation sont également mis à profit afin de réaliser de nouvelles formes narratives (voir par exemple L'orme de Karen Trask conçu avec le logiciel d'animation Flash, http://karentrask.com/web_orme.html). Ces nouvelles écritures et ces outils font désormais partie des matériaux dont disposent les artistes.
Indéniablement, Internet reste le réseau le plus utilisé pour le partage et la diffusion de la photographie numérique d'un ordinateur à un autre. Plus récemment, les téléphones cellulaires et les assistants numériques personnels (à un moindre degré) ont également été mis à contribution pour l'envoi et le partage (file sharing, mouvement peer to peer6) de photographies, de même que leur publication sur Internet en vue d'une participation accrue. Des initiatives fort intéressantes fondées sur ces technologies ont trait à la mobilité et témoignent de la vie urbaine au moyen de la photographie. D'autres outils, tels que les webcaméras, omniprésentes, sont aussi utilisés par les artistes comme mode d'acquisition d'images photographiques (voir les projets de Cheryl Sourkes, www.cherylsourkes.com/). Certains de ces projets s'interrogent sur les systèmes de surveillance ou traitent des rapports entre espace public et espace privé (Distance de Tina LaPorta, http://turbulence.org/Works/Distance/index.html, notamment). Dans de tels cas, l'aspect documentaire de la photographie est fondamental. Ici encore, ce n'est pas tant la qualité de l'image qui importe mais son emploi et sa valeur de témoignage.
Ce ne sont là que quelques avenues empruntées par les artistes utilisant la photographie sur le réseau, mais qui permettent de constater à quel point les stratégies dans cet espace diffèrent de celles employées pour l'image imprimée. D'autres, pour leur part, ont utilisé la photographie numérique dans sa forme imprimée et dans des projets conçus pour Internet, selon le contexte. Ces pratiques multiformes permettent de jeter un regard sur les moyens empruntés par un même artiste selon l'environnement choisi. Afin de mieux illustrer les idées énoncées jusqu'ici, un examen de certains travaux paraît instructif. Mon choix s'est porté sur les projets d'http://theplace.walkerart.org/place.html), et d'Eva Quintas, deux artistes qui ont réalisé des projets significatifs tant sur le Web que dans le champ de la photographie numérique imprimée.
Les Paysages incertains (1998-2002), un ensemble de photographies d'http://theplace.walkerart.org/place.html),, ont beaucoup en commun avec l'œuvre qu'elle a réalisée pour le Web intitulée Si/Jamais (1998-2000). Conçues à peu près à la même époque, elles partagent les mêmes préoccupations thématiques et sont issues de recherches formelles analogues. Les images imprimées résultent de collages numériques de plusieurs sources. Au premier coup d'œil, ces images paraissent crédibles parce qu'elles respectent les conventions du paysage et en présentent les composantes habituelles. Tout en étant plausibles comme photographies, jouant sur le réalisme associé à cette technique, elles demeurent néanmoins étranges et invitent à un regard plus attentif. Le spectateur avisé constatera alors que de grands pans de paysage ont été remplacés : là où il devait y avoir un lac se trouve une carrière abandonnée, un vaste terrain sablonneux se substitue à une rivière, etc.
Dans Si/Jamais (http://isabelle-hayeur.com/), c'est l'utilisateur qui fait chavirer l'image, effectuant pour ainsi dire lui-même cette transformation. D'un simple geste – le mouvement du pointeur sur l'écran –, il renverse une part de l'horizon, faisant apparaître un environnement alternatif. Une grande étendue de sable dans un terrain déserté fait place à une mer déchaînée, ou alors un lac paisible se transforme en un site d'excavation. Seule une partie de la photographie reste intacte tandis que l'autre permet de produire deux images différentes. Le spectateur lit une image, puis sa version partiellement transformée pour revenir à l'image de départ, introduisant ainsi une forme narrative fort singulière et lourde de signification. L'énoncé de départ peut faire place à une alternative (un si, une possibilité de changement) mais revient à sa formulation initiale (un jamais, retour à ce qui était là malgré tout). Le spectateur se déplace d'une image à l'autre, revenant à l'interface de départ en ayant éprouvé les différentes images alternatives de ce projet comme une suite d'énoncés s'enchaînant les uns aux autres et mettant en relief les différents possibles (si) et leurs échecs (jamais).
Autant dans les Paysages incertains que dans Si/Jamais, l'artiste met en évidence le caractère construit de la représentation de la nature de même que l'attitude ambivalente de l'individu face à celle-ci, entre son désir de s'y relier et sa volonté de la transformer pour ses propres besoins. Seuls les moyens changent, selon le contexte de présentation des œuvres et les outils disponibles. Les photographies imprimées misent sur ce lien tendu entre réalité et fabrication pour faire émerger ces idées. Dans le cas de l'œuvre conçue pour le Web, l'artiste a recours à un script informatique qui permet un rapport interactif avec l'image et lui permet d'élaborer une nouvelle forme narrative7.
Ces dernières années, Eva Quintas a réalisé un vaste ensemble d'images explorant la notion d'identité culturelle et le regard porté sur l'autre8. Il s'agit de portraits d'individus appartenant à différentes communautés dans lesquels des traits culturels authentiques sont confrontés à d'autres caractéristiques plus stéréotypées, issues d'un regard extérieur. Parés d'éléments dotés d'une valeur culturelle ou d'un symbolisme particulier et enveloppés dans un contexte tout aussi évocateur, ces individus mettent au défi le regard posé sur eux. Ces portraits résultent d'une construction numérique de sources photographiques hétérogènes destinées à en accentuer l'expressivité. Ils s'inscrivent à l'intérieur de cette tradition des photomontages qui fusionnent des fragments et leur procurent une valeur narrative nouvelle et une force d'expression souvent exacerbée9. Ils font aussi appel à une certaine théâtralité, à une mise en scène proche de l'esthétique de la “ stage photography ”.
Dans ses projets Web par contre, Eva Quintas a opté pour la collaboration avec d'autres artistes, ce qui a donné lieu à des œuvres qui transcendent sa pratique tout comme celle de ses collaborateurs. Des projets tels que Liquidation (http://www.agencetopo.qc.ca/liquidation/), réalisé avec l'auteur Michel Lefebvre, intègrent ses images au sein de fragments textuels et sonores à l'intérieur d'une mise en page tout aussi expressive. Dans cette œuvre, le portrait conserve une place importante – dans la construction des personnages de l'histoire, par exemple –, et une même théâtralité caractérise les images. Cependant, l'artiste ne se limite pas à ce genre, ni même à la notion d'altérité qui définit les photographies discutées précédemment. Plutôt, ses images servent un récit multimédia qui se déploie d'une page Web à l'autre. Les photographies sont engagées dans une suite linéaire, un récit visuel, sonore et textuel qui a quelque chose de cinématographique10. La version cédérom de ce projet confirme d'ailleurs encore davantage cette parenté avec le cinéma.
Tandis que les portraits composites d'Eva Quintas s'inscrivent dans la tradition du photomontage que la photographie numérique poursuit avec de nouveaux moyens, son œuvre Liquidation, dont elle est coauteure, accorde une place essentielle mais néanmoins partielle à la photographie. L'image n'est qu'un ingrédient parmi les autres, chaque élément ayant une valeur fondamentale mais limitée en soi. C'est plutôt le dialogue entre les différents éléments mis en commun et leur présentation qui contribuent à construire le récit11
Les avenues explorées par les photographes qui ont choisi les technologies numériques, que ce soit du côté de l'impression ou de l'environnement numérique, sont multiples, et les exemples présentés ici ne sauraient rendre compte d'une telle diversité. Cependant, les œuvres d'http://theplace.walkerart.org/place.html), et celles d'Eva Quintas illustrent fort bien comment un travail photographique prend forme selon le support et l'environnement adoptés. Avec des thématiques fort différentes, leurs photographies numériques imprimées font partie de ces images composites de notre époque qui oscillent entre réalisme et fiction, introduisant une tension à la fois poétique et critique. Quant à leurs projets conçus pour le Web, ils emploient des outils ou côtoient des fichiers de nature différente qui misent sur la mobilité de l'image et sa valeur relative dans un tel espace.
Sylvie Parent
Sylvie Parent est critique d'art et commissaire indépendante. Elle a récemment publié un essai sur la photographie numérique dans l'ouvrage Feintes, doutes et fictions. Réflexions sur la photographie numérique publié aux Éditions J'ai VU. Elle a été rédactrice francophone de la revue électronique HorizonZéro (2002-2004) produite par l'Institut des nouveaux médias de Banff après avoir été rédactrice en chef du Magazine électronique du CIAC de 1997 à 2001. À titre de commissaire, elle a conçu l'exposition À l'intérieur présentée au Third Beijing International New Media Arts Exhibition and Symposium en Chine en 2006. Elle a également été co-commissaire de l'exposition Emplacement/Déplacement qui s'est tenue au New Museum of Contemporary Art de New York en 2001. Elle a aussi été responsable du volet arts électroniques de la Biennale de Montréal en 2000.
Notes
1. Dans une entrevue vidéo publiée sur le site du Musée des beaux-arts du Canada, le photographe http://theplace.walkerart.org/place.html), mentionnait que seulement 8 % des images prises à l'aide de caméras numériques sont imprimées. http://cybermuse.gallery.ca/cybermuse/youth/dwl/680770_e.jsp#1
2. Dans cette même entrevue, l'artiste soulignait que la vente des caméras numériques dépasse maintenant celle des appareils analogiques.
3. Sans pour autant renoncer à une vie numérique aux destins multiples dans son état de fichier informatique, la même image pouvant donner lieu à plusieurs occurrences.
4. Sur les nombreuses stratégies employées par les artistes utilisant la photographie numérique imprimée, voir notamment mon essai intitulé “ La photographie et les technologies numériques : une association créative ” publié dans Feintes, doutes & fictions. Réflexions sur la photographie numérique, Québec, Éditions J'ai VU, 2005.
5. Lorsque l'empreinte du réel est complètement évacuée, il faut alors parler d'image numérique sans source photographique. Les images créées intégralement à partir d'outils informatiques prétendent aussi au réalisme à l'occasion, en jouant sur d'habiles illusions. Dans d'autres cas, elles optent pour des mondes virtuels fantaisistes cherchant à se démarquer ouvertement du réel.
6. Le succès de Flickr (http://www.flickr.com/), site permettant le stockage et le partage de photographies numériques, est un exemple probant de ce phénomène.
7. Il s'agit d'une fonction en langage JavaScript intégrée dans le code HTML servant à construire les pages Web. Le JavaScript est un langage de rédaction de scripts destiné aux utilisateurs non spécialistes, et qui permet d'intégrer des instructions préprogrammées dans la construction d'un document Web.
8. Les images peuvent être vues à http://www.agencetopo.qc.ca/evaquintas/photo.htm .
9. Je fais référence aux célèbres montages dadaïstes, surréalistes ou constructivistes et à tous ceux qui les ont suivis dans le même esprit, aussi bien dans le domaine de la photographie argentique que dans celui de la photographie numérique. Ces collages composites visent une intensité poétique et/ou critique par la confrontation d'éléments provenant de sources différentes.
10. À l'époque de la création de ce projet, les technologies du Web étaient fort limitées. Malgré un environnement “ pauvre ” du point de vue esthétique, les œuvres narratives multimédias proposées par les artistes s'apparentaient souvent au cinéma, mais au cinéma à ses débuts (expressions exagérées, compléments textuels). Même si les possibilités hypertextuelles permettaient déjà de créer un récit à formes ouvertes, en boucles ou à trajectoires diverses, plusieurs œuvres Web ont adopté une forme linéaire, ce qui les rapproche encore davantage du film.
11. De nombreux projets conçus pour le Web, tels que Liquidation, mettent à contribution plusieurs auteurs. Dans d'autres œuvres Web, le rôle d'auteur est même confié, en tout ou en partie aux utilisateurs, ce qui les destine à un contenu souvent hétérogène.
Sylvie Parent