Expositions du 10/10/2007 au 08/01/2008 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Romain Osi, jeune photographe membre de l'agence Picture Tank, présente «Uscita», du 10 octobre 2007 au 6 janvier 2008, à la Maison Européenne de la Photographie.
De février 2004 à avril 2006, Romain Osi a parcouru 16 000 km sur les autoroutes européennes : en France, Belgique, Luxembourg, Pays- Bas, Allemagne, Italie, Suisse, Espagne et Turquie. De stations essence en aires d'autoroutes, d'hôtels Formule 1 en péages, Romain Osi a erré la nuit au fil des routes. Sans autre but que celui de se perdre dans les méandres de l'asphalte, il est parti vers l'inconnu dans ce qui s'apparente à une quête de soi et de l'autre. L'univers qui émerge de cette exposition relève à la fois du rêve éveillé et du cauchemar. L'autoroute selon Romain Osi est peuplée de visions hypnotiques : un camion lancé plein phares dans la nuit, des routiers solitaires, des voyageurs à la dérive... Le travail sur la lumière et la couleur renforce l'aspect hallucinatoire et énigmatique de ces photographies. La nuit n'est en effet jamais vraiment noire chez Romain Osi, elle est plutôt verte ou bleue, ponctuée de flashs colorés, d'apparitions lumineuses quasi fantastiques.
Outre les tirages, l'exposition présente un film réalisé par Romain Osi lors de son voyage. Ce périple fait également l'objet d'une visite virtuelle sur le site romainosi.com/uscita ainsi que d'un objet original édité par la MEP, un petite visionneuse photo.
« À l'ombre du monde un géant discret chemine. Doucement, mécaniquement, une silhouette filiforme s'allonge ; quelques gouttelettes lumineuses saupoudrées de-ci de-là rythment sa progression.
Ce géant murmuré c'est l'Autoroute. Sur un fond couleur nuit il renvoie des questions. Ici un peuple dérive, sous un délicat parfum de solitude, encore arrimé au réel par la gomme des pneumatiques.
Ceux qui traversent se font face à eux-mêmes. Ici il n'y a qu'une seule direction, deux sens opposés ; vers ou contre soi. Le monde extérieur est juste là derrière les grillages, et pourtant si loin. Ici on peut arrêter le temps, ici on peut se dire « bonjour moi » en regardant au fond du rétroviseur. Le voyage c'est nous-même. On roule. On se sent bien, on se sent seul, on parcourt. On tourne en rond, on comprend, finalement non. On se perd, on se fait peur, on danse avec ses pensées, on finit en transe.
Douce, légère, une transe comme au ralenti, narguant son alter ego : la vie du jour, bien réelle, définitivement quotidienne celle-ci.
J'ai rencontré des démons, aperçu le bout du monde. J'ai croisé d'autres fourmis à l'envers, parfois même à l'endroit, en douce errance elles aussi.
Amnésie velours et thérapie. Il y en a qui s'allongent sur un divan une fois par semaine, d'autres qui partent marcher six mois en Laponie et il y a ceux qui prennent l'autoroute. Des milliers de kilomètres, un infini ruban bleu qui nous emmène à la rencontre de nos pensées ; fluides ou solides, puritaines ou érotiques, vagabondes, télévisées, sérieuses, folles, voire pour certaines tout simplement absentes.» Romain OsiMaison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France