
Expositions du 10/10/2007 au 08/01/2008 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
« Dans les années 1968, les livres photographiques de nu n'étaient pas diffusés en Italie. A l'époque j'avais huit ans et je me rappelle qu'une vieille tante catholique m'accompagnait innocemment dans une librairie où j'achetais Playmen, la version italienne de Playboy.
Playmen était une des rares revues de l'époque liant esthétisme et érotisme, et dont l'imagerie subversive luttait contre l'establishment.
Les magazines érotiques, riches d'idées, de projets et d'expériences nouvelles, ont ouvert la voie de la libération des moeurs, tout en se heurtant de front à une législation très répressive.
Lorsque j'ai commencé à collectionner les livres de nu, je me suis rendu compte qu'ils m'aidaient à connaître les us et coutumes d'un pays, à un moment déterminé de l'histoire. Intelligents et inventifs, ils reflètent une société complexe, en perpétuelle évolution ; banals et répétitifs, ils sont le signe d'une société en crise.
Dans les livres photographiques sur le naturisme allemand, le culte quasi religieux du corps au contact avec la nature est manifeste; ceux du pictorialisme entendent affirmer que la photographie est un art à part entière.
Dans la trouble perversité des Sittengeschichte de la République de Weimar, on déchiffre l'effondrement des valeurs, prélude de la catastrophe finale; les livres photographiques surréalistes, à travers une transformation radicale de la morale sexuelle, tentent de créer une société nouvelle pour un homme libre.
Au Japon, suite à la révolution sexuelle des années 1950, les photographes trouvent dans le nu un nouveau langage pour exprimer leur état psychologique et leur mal-être existentiel.
Dans les années 1970, les photographes utilisent le livre pour raconter une histoire, où il est surtout question de sentiments et d'introspection psychologique.
Les livres de nus de Lotte Herrlich, Germaine Krull, Man Ray, Hans Bellmer, Bill Brandt, Eiko Hosoe, Pierre Molinier et Robert Mapplethorpe, comme ceux de nombreux photographes aujourd'hui oubliés voire complètement inconnus, sont les porteurs de nouvelles identités, marginales ou rebelles, qui choquent et encouragent la révolte contre un certain système traditionnel. Collectionner ces ouvrages depuis trente ans, c'est comme retracer un chemin déjà parcouru, à la recherche de l'essence changeante de l'existence. »
Alessandro Bertolotti
PARUTION : 20 septembre 2007
Editions de La Martinière / MEP, 49 euros, 280 pages, 25 x 28 cm
Relations Presse : Sophie Giraud (01 56 81 25 81) / sgiraud@lamartiniere.fr
Photos disponibles sur le site ftp : ftp://edlm_presse:Lam_pres2007@84.37.55.166
(cf : dossier « livres de nus »)Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France