Expositions du 10/10/2007 au 08/01/2008 Terminé
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
D'origine parisienne, Martine Barrat, photographe, vidéaste et metteur en scène, vit à New York depuis 1968. C'est peut-être pour ses saisissantes images du monde de la boxe à Harlem qu'elle est la plus connue. Son travail a été exposé aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et en Afrique, et a fait l'objet de publications dans des titres tels que The New York Times Magazine, Life, Vanity Fair, The Village Voice, Vogue France, Paris Match, Le Monde, Die Zeit, La Repubblica et Libération.
En 1968, Martine Barrat déménage à New York pour y coordonner un atelier de théâtre, de vidéo et de musique avec un groupe de jazz de Saint Louis. Ce travail avec les enfants du South Bronx et de Harlem n'a jamais cessé de l'inspirer. De 1968 à 1972, tout en continuant sa collaboration avec les musiciens, elle s'est consacrée à la vidéo sur ce monde du jazz qu'elle fréquentait quotidiennement.
En 1973, elle réalise un film sur les gangs du South Bronx dont elle réussit à se faire accepter et qui la considèrent comme une amie. Cette vidéo la mobilise pendant plusieurs années. Le film est présenté au cours d'une exposition intitulée « You Do the Crime, You Do the Time », au Whitney Museum of American Art de New York. En Italie, la vidéo obtient le Prix du meilleur documentaire à Milan.
En 1977, elle prend ses premières photographies à la Jamaïque. Depuis elle ne quitte plus Harlem dont elle photographie les clubs de boxe, les églises, les voyous flamboyants et les grands-mères glamoureuses. Lors de ses passages à Paris, c'est dans le quartier de la goutte d'or que Martine Barrat s'attarde et d'où elle rapporte des séries sur la rue et les benjamins de l'équipe de foot locale. Particulièrement sensible à la condition des enfants pauvres du ghetto, ses images des prisons pour mineurs ou des procès de gangs sont autant d'actes militants en faveur de la cause noire américaine.
« Familière depuis plusieurs années du travail de Martine Barrat, je peux affirmer que ses photographies ont une beauté et une complexité émotionnelle très rares. Elles mêlent des sentiments et des réalités très variés, toute une gamme de visages et de corps. Son incroyable sens de la forme et de la ligne ne prend jamais le pas sur le détail humain : un vieil homme fier en aidant un autre à enfiler son smoking, un jeune garçon imitant Michael Jackson à ses débuts, une petite fille ajustant sa robe de tulle rouge avec la même concentration qu'une danseuse. L'oeuvre de Martine Barrat est riche de plaisirs et de révélations. » Margo Jefferson, critique d'art au New York Times, écrivain lauréate du Prix Pulitzer en 1995 « Le regard de Martine Barrat est observateur mais jamais voyeur. Elle photographie la joie et la peine avec la même honnêteté, embrassant ceux que le monde semble avoir oubliés. C'est ce respect qui la rapproche encore plus de ses modèles. Et chaque jour, les plus déshérités d'entre eux viennent chercher sa chaleur et chérissent son amitié.»
« Ce sont là des photos somptueuses et pleines de force, elles montrent la seule et triste vérité de la survie : avoir la rage, la cultiver et s'en sortir par la force des poings. » Martin Scorsese, préface du livre Do or Die, Viking Press.
« Les scènes dans les vestiaires ressemblent à des rites religieux : combattants se préparant au sacrifice ou à la rédemption ; boxeurs sautant à la corde face au miroir dans une posture de martyr. Deux jeunes garçons debout sur le ring, mains gantées sur le coeur j uste avant de combattre, me remettent en mémoire combien la société approuve ce spectacle de lutte et de souffrance, à condition qu'il existe des règles et des cérémoniaux pour en adoucir l'amertume naturelle. » Gordon Parks, préface du livre Do or Die, Viking Press.
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France