
Galerie du Château d'Eau Place Laganne, 1 31300 Toulouse France
Le Château d’Eau présente en collaboration avec l’association Captures le travail des grands ateliers photographiques du Proche-Orient et du Maghreb entre 1860 et 1914. Situés entre art, document et commerce, ces deux cents tirages originaux d’époque, issus de la collection d’Alain Fleig, rendent compte de l’audace et de la modernité des photographes résidents, artistes et ou commerçants. Les grand noms, parmi d’autres, sont, pour le Proche-Orient : Pascal Sebah, les frères Abdullah, Guillaume Berggren, Félix Bonfils, Henri Béchard, Henri Arnoux, les frères Zangaki, et pour le Maghreb : Garrigues, Jean Geiser, Soler, Émile Fréchon Alexandre Leroux, Marcellin Flandrin et Rudolf Lehnert. En marge des grands courants photographiques et de l'évolution technique considérable qui a eu lieu entre les années soixante et quatre-vingts du XIXe siècle, la photographie au Moyen-Orient, si elle ne fait pas bouger de façon notable la technique, fait, à l'inverse, évoluer considérablement la vision des photographes et de leur public. Elle ouvre sur une pratique documentaire intense et sur les possibilités d'une approche artistique directe et consciente d’elle-même, mettant en jeu le regard même du praticien et sa position face au réel. Photographies et rêve de l’autre. C’est dans ce contexte que se lit l’évolution de nos photographes : l’évolution du temps qui change le regard, mais aussi la position personnelle, l’homme dans l’Empire, qui se déplace et, déjà, déplace avec lui son appareil, sa technologie. L’homme face à l’Empire et tout ce qui les compose et les décompose l’un et l’autre, peut-être parallèlement, qui se signe dans la duplicité de l’espace, son faux redoublement dans le différent des images. Les photographies d’un Bonfils, d’un Sebah, d’un Béchard, d’un Geiser ou, surtout, d’un Lehnert, mais aussi avant eux d’un Moulin et sans parler d’Arnoux, lorsqu’il s’agit de personnages, sont, la plupart du temps, complètement mises en scènes et fabriquées. Même lorsqu’elles prétendent à une certaine objectivité ethnologique, il y a pourtant dans ces scènes,si convenues parfois, quelque chose qui passe, à la fois du regard occidental (les poses tellement picturales de Béchard, par exemple, ou les “tableaux vivants de Lehnert) et de l’âme orientale aussi diverse soit-elle. Alain Fleig est plasticien et historien de l’art. Il réside en Poitou-Charentes. Il a enseigné à l’Université de Paris VIII, à l’École de l’image à Poitiers et enseigne actuellement à l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers.Il a publié de nombreux ouvrages sur la photographie et, en dehors de ses propres oeuvres, a réalisé un certain nombre d’expositions dont la plus récente sur Lehnert & Landrock au musée de Tunis. Inauguration prévue le mercredi 22 février 2007 à 18h, en présence d’Alain Fleig