Isabeau de Rouffignac, Deeparam, facteur du désert
Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Livres
C'est en lisant un article dans un hebdomadairesur les conditions de vie des facteurs dans le désert du Thar enInde que la photographe Isabeau de Rouffignac a eu l'idée de partirà leur rencontre, de les suivre dans leur travail, de vivre leurquotidien.
Depuis trois ans, depuis le développement des réseauxde télécommunication, d'internet et l'arrivée des portables en Inde,les facteurs ont de moins en moins de travail. Alors qu'ilspouvaient y avoir, chaque jour, plus de 70 lettres dans son sac,aujourd'hui elles se font rares : une deux, trois, très peu. Maismême pour celles-ci, ils peuvent parcourir 15 à 20 kilomètres, àpied, dans le désert brûlant, sous un soleil pouvant atteindre les50°C.
Le postier apporte non seulement les lettres mais aussi lesmandats postaux si important pour les villageois. “Il n'y a pasd'autres pays où les pauvres dépendent autant de la poste pour lespetites quantités d'argent” écrivait Mulk Raj Anand dans son livre“Story of the Indian Post” (1). Le postier peut lire les lettres, sion le lui demande ; il apporte aussi les nouvelles des villagesvoisins. Il rend des services, il connaît tout le monde, chaquehistoire, chaque secret, il est le lien social, “le trait d'union dumonde”.
Que vont devenir tous ces villageois, si le postier nepasse plus ?
En effet, dans cette partie du Rajasthan, il sembleque beaucoup ne seront pas remplacés. C'est en tout cas l'angoissede Deeparam qui fera son travail une fois que ses jambes ne leporteront plus. La relève ne semble pas prête.
Isabeau estpartie à la rencontre de Deeparam en novembre 2005. Très heureux,touché par sa démarche, il l'a accepté à ses côtés. Elle a pu lesuivre ans ses tournées pendant une quinzaine de jours environ.Cela fut pour elle une expérience merveilleuse.
L'ouvrageest disponible dans les librairies parisiennes : lachambre claire, la Litote en tête, la Fnac.