Les pièces présentées ne se définissent pas telles une exposition photographie simplissime mais comme une fulgurante immersion d’une œuvre complète du photographe montois. De l’idée à l’ouverture participative de ses créations, c’est un itinéraire personnel et la vigueur d’un style décalé qui se prête à la curiosité de découvrir un monde inconnu. Si Emmanuel d’Asquillies est photographe, sa technique ne se limite pas à la simple prise de vue. Art plastique, reportage anthropologique, photographie, écriture…
Rien n’échappe à l’oeil avisé de l’artiste. En effet, la méthode de travail est celle-ci : suite à la conception du masque dans son atelier, Emmanuel invite un modèle à choisir son accoutrement et sa position. Le masque créé le personnage et l’offre au modèle.
Cette rencontre est photographiée avec l’esprit vif de l’anthropologue. C’est dès lors plus qu’une simple exposition de photographies que
« Les Habitants de l’inframonde » propose, c’est un monde entier et cohérent duquel émane une ambiance d’obscurantisme moyenâgeux, une vision du laid ainsi qu’une critique assumée d’un monde consumériste et addicte à la beauté trafiquée des choses. A la croisée de personnages irrévérencieux ou folkloriques inventés par Emmanuel d’ Asquillies, chaque image renvoie à la description bien trempée d’entités démoniaques qui ont une sympathie issue de l’esprit si belge de leur créateur.
En se approchant de ce cosme et de ses habitants représentés par une photographie en noir et blanc, vibrante, dynamique, percutante percutante, toujours claire et néanmoins obscure. Il est en effet impossible de ne pas être immergé par la noirceur des sujets présentés qui baignent dans une esthétique à la fois connue, celle du monstre du cinéma, et interpellante, celle de l’humanité des modèles qui servent le dessein d’Emmanuel d’Asquillies en portant ses masques. La critique du consumériste est basée dans les gènes des oeuvres présentées : tout est recyclé, écologique, naturel. Depuis la matière des masques jusqu’aux méthodes de développement des photographies. Même si le thème est hérétique, on ne peut que jubiler à la lecture de la biographie de chaque habitant de cet inframonde dont on ne sait rien…Sinon, qu’il renvoie directement à notre propre inconscient culturel.
L’ exposition entend montrer la plasticité de l’œuvre du gars d’Asquillies, qui envisage la photographie seulement comme support final. Par la grâce d’agencements audacieux, libres, variables, et proches de l’installation, ces images seront supportées par la présence de tous les masques qui ont fait de l’oeuvre finale et présentée par Arte-fac Asbl.
Adresse :
Espace Arte-Fac Asbl : 14, Rue Martin V à 1200 Bruxelles.
Métro : Ligne 1 - ALMA
Bus : 71 – Auditoire UCL