En 2005, sa série Hiding in the City [Se cacher dans la ville] s’ouvre sur un autoportrait en couleurs de l’artiste immobile, recouvert de peinture et se confondant avec les décombres de son propre atelier situé dans le quartier d’artistes rasé par le gouvernement chinois.
« J’ai décidé de me fondre dans l’environnement. Certains diront que je disparais dans le paysage ; je dirais pour ma part que c’est l’environnement qui s’empare de moi. »
Depuis, cet artiste caméléon, avec l’aide de ses peintres assistants, sans aucun trucage numérique, se fond dans le décor – les yeux fermés, sa silhouette à peine visible –, puis fige cette performance grâce à la photographie. Il pose ainsi pendant des heures devant un monument, un paysage, un mur ou une accumulation d’objets à l’instar d’une protestation silencieuse : l’artiste se rend invisible pour mieux désigner le visible devant lequel il se confond.
Liu Bolin est né en 1973 dans la province de Shandong, à l’est de la Chine. Il a étudié à l’Académie des beaux-arts du Shandong avant d’être diplômé de l’école des beaux-arts de Pékin en 2001. Il vit et travaille à Pékin.
Commissaire
Marc Donnadieu, conservateur en chef, Musée de l’Elysée, avec Emilie Delcambre-Hirsch, assistante au département des expositions.
Image: Mobile Phones, « Hiding in the City », 2012 © Liu Bolin / Courtesy Galerie Paris-Beijin