Vernissage jeudi 1er mars de 16h à 21h
Entrée libre
Exposition jusqu'au 24 mars 2018.
Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30
« A surgi dans ma petite tête, en revenant de l'atelier, un peu sous la pluie, peut-être à cause de la pluie, que j'avais inversé, dans mon travail de peinture, quelques rapports habituels. Je fais partie d’une tendance de l’art qui se méfie de l’affectivité, des émotions, des affects et même de la subjectivité. Je sais bien que peindre met en jeu des affects, mais les affects ne sont pas à l’origine de ma décision de peindre ; ils ne sont pas non plus ce que je cherche à exprimer lorsque je peins. L’affectivité s’épanouit après, lorsque le travail se dévoile. Avant et pendant ce sont des procédures qui sont exécutées et comme le travail se fait à l'envers, en aveugle du résultat, l'affectivité comme moteur de la production du résultat en est d'autant plus exclue.
Cette inversion du rapport à l’affectivité n’est pas la seule. Mon travail présente d’autres inversions.
L’inversion du rapport au support: Par exemple, habituellement on a un support sur lequel on met la peinture, or, je mets la peinture avant de créer le support (évidemment il y a un support intermédiaire ou table de travail qui disparaît à la
présentation). Autre procédure habituelle de la peinture: on met une masse de peinture pour créer une forme. À l’inverse, Je fais en sorte qu'une masse se dérobe par décrochement ou effondrement, pour créer la forme.
De la même façon, mon dessin est le résultat d'un enlèvement ou d'un corps abandonné de sa substance. Il préexiste au support, et c’est à partir de ce dessin préalable (corps constitué en dessin-objet), en le suivant, en le recouvrant avec une matière malléable (ciment ou pâte à papier) que le support se constitue.
Faisant référence à mon utilisation du ciment, cela m’amène à évoquer mon rapport au mur ou à la paroi, ce support premier de toute peinture...
Lorsque je travaille le ciment, je le fais en inversant la fonction habituelle du mur: mes murs ne sont pas construits pour tenir, mais pour être tenus ».
Miguel 2018
Miguel Martin est né en 1947 à Nice. A vingt ans, à sa sortie de l’école d’art de Nice, l’environnement immédiat est celui des Nouveaux Réalistes et de Fluxus. Il est particulièrement sensible à l’oeuvre de Yves Klein. La question du moment, avec notamment, Simon Hantaï et le Groupe BMPT, est de reconsidérer la peinture et ses constituants et en élaborer un sens nouveau. Il s’associe à Isnard, Chacallis, Charvolen et Maccaferri pour former le Groupe70 (créé en janvier 1970) parallèlement au groupe Support-Surface. Il a participé de multiples expositions École de Nice depuis 1969.
Ce travail, qui interroge, depuis son origine la relation entre espace plastique et espace physique, s’est particulièrement concrétisé depuis 1986 par la mise en oeuvre simultanée du béton et de la couleur ; il creuse systématiquement la question entre peinture et mur.
Galerie Depardieu
6 rue du docteur Jacques Guidoni
06000 Nice
Tel 0 966 890 274
www.galerie-depardieu.com