Plus récemment, mais fort de ses réalisations antérieures, Farley a modulé son approche, en s’intéressant cette fois au monde de l’infravisible. Que ce soit à travers la représentation de dispositifs techniques d’émission ou de captation d’ondes (Parallèles Networks, 2016), d’infrastructures de gestion de flux de données (Réseaux, 2013) ou encore par la capture de configurations immatérielles (Nuages, 2015), les contenus de représentation privilégiés par Denis Farley ont tous trait à des systèmes de transmission des informations, de relais ou de stockage (« cloud ») des données. Certaines de ses images montrent d’ailleurs qu’une forme de « colonisation » de l’architecture et des espaces publics par des technostructures dédiées à la communication est actuellement à l’œuvre. D’autres images confrontent le spectateur aux méandres des systèmes d’acheminement des informations numériques. Plus métaphoriques enfin, certaines photographies trouvent dans le motif du nuage l’emblème d’une transsubstantiation du visible. Car il faut bien conférer une visibilité à ces flux, ces ondes, ces algorithmes et autres impulsions électriques au fondement de nos dépendances contemporaines à la communication instantanée et au partage tous azimuts des images.
C’est à ces travaux réalisés au cours des dix dernières années que cette exposition est consacrée. Si cette dernière n’est pas de nature rétrospective, elle propose néanmoins, par la présentation d’œuvres sondant les confins du visible, de repenser le paradigme de la vision, si prégnant dans les premières œuvres de Denis Farley.
Vincent Lavoie, commissaire.
Plein sud, centre d'exposition en art actuel à Longueuil
150, rue De Gentilly Est, local D-0626
Longueuil (Québec)
J4H 4A9