monographique d'Abdul Rahman Katanani en France - artiste protéiforme
dont le travail traduit un fort engagement social et citoyen.
Utilisant l'art comme moyen de résistance, il porte un regard
sensible sur les problèmes du monde. Abdul Rahman Katanani mène un
travail de mémoire, avec l'intime conviction qu'en découle une forme
de tolérance et d'acceptation de l'autre. Abdul Rahman Katanani
accorde aussi bien une place au fond qu'à la forme et à
l'esthétique de ses œuvres. Il dompte toute sorte de matériaux
accumulés au fil du temps : fils de fer barbelé, tôles ondulées,
pneus, tissu ou encore bidons d'essence. Paradoxalement, ces
matériaux qui font partie de son quotidien sont froids. À l'état
brut, très rarement peints, il en fait ressortir par des reflets un
subtil jeu d'ombre et de lumière. De son processus créatif émerge
une dualité entre la réalité des éléments chaotiques
retravaillés et la beauté de la composition finale. Il dit ainsi du
fil barbelé omniprésent dans son travail (et qui forme notamment les
branches de ses célèbres oliviers) : «Il me fait mal quand je
travaille avec lui, mais le travailler me procure le plus grand
plaisir.»