Le vernissage aura lieu le vendredi 24 novembre à 18h avec un apéro japonais et une bande son concoctée par l'artiste lui même.
L'exposition de Maki consiste en un travail photographique argentique en noir et blanc sur le Japon et se partage entre une rétrospective sur plusieurs années de sa série "Japan Somewhere" et une nouvelle série de tirages consacrée aux Yakuzas (membres de la mafia japonaise) du clan Takahashi-gumi, un gang affilié au groupe Sumiyoshi-kai du quartier de Asakusa à Tokyo.
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PRATIQUE :
Voûte Virgo
Les Voûtes de la Major
12 Quai de la Tourette
13002 Marseille
Tél : 06 45 84 82 58
Vernissage le 24 novembre à 18h
Exposition du 24 novembre au 6 décembre
Horaires :
Mercredi à vendredi 17h - 1h
Samedi et dimanche 10h - 19h
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SUR L'ARTISTE :
Photographe discret mais éminence grise du monde de la photographie (notamment comme éditeur de mini-livres photo de Morten Andersen, Koji Onaka, Ed Templeton…), Maki a plusieurs vies comme musicien de rock, compositeur de musique électroacoustique, DJ, producteur et réalisateur radio.
Étudiant en photographie au début des années 80, c’est presque vingt ans plus tard qu'il ose enfin s'inscrire dans une photographie plus expérimentale en utilisant des techniques personnelles de tirages photo argentique en noir et blanc sur le thème du BDSM.
Depuis 2001, Maki parcourt le Japon (d’où est originaire sa compagne) pour un « work in progress photographique illimité dans le temps » : Japan Somewhere. De centaines de planches-contacts l’artiste a tiré "Gûyu - Allegory" (Timeshow Press), un livre dense où chaque page se déploie comme une carte psychologique des métropoles japonaises. S’y retrouvent la jeunesse et la tradition, le post-modernisme acharné et le désœuvrement le plus total.
Maki a exposé ses travaux photos en Europe et au Japon. Il a été publié dans des magazines et livres de différents pays (France, Belgique, Russie, Angleterre…). Il prépare un nouveau livre toujours sur son thème de prédilection : le Japon.
Extrait d'un texte de Clément Paradis (Photographe, écrivain, professeur à l'université de Saint Étienne) :
寓 喩 « Gûyu » en japonais, signifie « allégorie ». Pour Maki, la figure de style est une catégorie photographique. Dans sa pratique, il est question de re-présentation, d’espace, de relation... D’associer des éléments connus dans des ensembles nouveaux – ou l’inverse. Durant ses voyages au Japon depuis 2001, Maki est infatigable, il circule de métropoles en métropoles, d’îles en îles, avec pour base arrière le quartier de Shinjuku à Tokyo, point d’« éternel retour » des photographes japonais.
On peut l’y croiser dès le printemps, déjeunant rapidement dans l’une des innombrables izakaya du quartier, un petit appareil photo toujours à portée de main – un compact argentique la plupart du temps, parfois même un appareil jouet, qu’importe : ce qui compte, c’est la manière dont il va s’immerger dans la métropole japonaise ensuite. Dans les rues, Maki se fait récepteur, captant les climats, s’insérant dans les flux de passants, déambulant au rythme de la vie locale. Le déclic discret de ses appareils, dans ce tumulte, est à peine perceptible – parfaitement en phase avec le monde environnant. Et ainsi la vie et une certaine mémoire japonaise s’inscrivent-elles sur la pellicule, et le sillon que trace le photographe au fur et à mesure de ces pérégrinations trouve sa correspondance dans les planches-contacts qui s’entassent au fil des voyages – la photographie de Maki compose des figures, sortes de socio-romans des territoires nippons. Ici la photographie n’a rien d’un langage transparent : le travail du photographe lui donne toute son épaisseur, qui n’est pas celle d’une icône mais celle du « démon de l’analogie », un habile tissage allégorique entre le monde mental et le monde objectif qui nous entoure.
Et puis, certains soirs, quand tout vole en éclat, le tissage prend une autre tournure : les longues continuités tracées au fil des pellicules se brisent, Maki découpe, arrange, repense ses planches-contacts… Car le photographe est aussi un « tireur argentique» et un « éditeur » hors pair. Les photographies se retrouvent alors prises en charge dans de nouveaux espaces, ceux du tirage, ceux du livre, des figures qui se répondent et où les déambulations photographiques prennent un sens nouveau. Des réseaux invisibles sont tracées entre les signes les plus forts perçus dans les rues japonaises : une nouvelle carte se dessine, et avec elle, une nouvelle allégorie, un corps autonome, dans un irrésistible mouvement vers l’image.