Forts de cette acuité à considérer ces nouvelles données versus les codes de représentation de l’ “ancien” monde, les artistes de « France augmentée » érigent dans l’hybridation, les images d’un territoire composite. La photographie, dans l’acception contemporaine du medium, offre cette souplesse plastique qui leur permet ajustement, incrustation, combinaison, inventaire, opérés à même leurs propres prises de vues ou à partir d’images récupérées. Lumière, couleur, texture, motif, support, volume, mais encore, point de vue, emprunt, citation, sous-traitance, suite algorithmique, sont autant de paramètres sur lesquels jouent ces artistes et dont les applications leur permettent de redéfinir la notion de paysage, d’augmenter ce qui a pu être délimité par la peinture comme fenêtre ouverte sur l’histoire*.
De part en part, « France augmentée » croise des problématiques contemporaines liées à l’urbanisme, au tourisme, à l’environnement, ou encore à Internet, dans leur inclination à transfigurer et refonder le territoire : requalification d’une architecture vernaculaire en zone péri-urbaine – Thibault Brunet – et en France rurale – Eric Tabuchi, face au déclin des industries traditionnelles – Marc Lathuillière ; métissage de la Ville Lumière par le filtre de la mondialisation – Frédéric Delangle; idolâtrie des sites touristiques – Corinne Vionnet – servie par la culture de masse grâce aux outils et supports de diffusion numériques – Robin Lopvet … non exhaustive, « France augmentée » rend compte d’intentions artistiques, quand la seule analyse statistique du territoire deviendrait pur nihilisme – Michel Le Belhomme.
En cette époque de révolution chronique, le paysage en photographie reste ce lieu de contemplation et support esthétique de discussion.
* Leon Batista Alberti, De pictura, 1435
vernissage le jeudi 26 octobre de 18h à 21h
Galerie Binome,
19, rue Charlemagne, 75004 Paris — du mardi au samedi, de 13h à 19h
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+33 (0)1 42 74 27 25