Mercredi 18 Octobre 2017 16:04:31 par Eric Bourret dans Expositions
Expositions du 07/10/2107 au 31/12/2017 Terminé
Le regard du commissaire d'exposition
Le Var, par l’importance de sa façade maritime, est bien entendu marin, mais, comme l’a montré ici-même une récente exposition archéologique, les exploitations agricoles du centre Var, les « Villas », ont depuis l’Antiquité tissé d’étroites relations avec les ports de la Méditerranée. C’est cette réflexion que la présente exposition propose de poursuivre.
Dans le réfectoire, sur le mur Est, un grand polyptyque d’Eric Bourret dialogue avec ses images au sol, nous invitant à expérimenter la dense profondeur infinie, tandis que lui font face les paysages fantomatiques, comme reconstruits par la mémoire, de Laurent Millet.
Entre ces univers imaginaires et oniriques, Bernard Plossu et Jacqueline Salmon construisent leur vision poétique du monde. Bernard Plossu, grâce à la littérature, celle de Tabucchi ou Malaparte, faite de moments arrêtés, d’instants de transition, de hasards surréalistes nous offre une porte métaphysique. Jacqueline Salmon livre pour sa part des images de construction navale desquelles l’homme comme la mer sont absents pour ne laisser contempler que des espaces architecturaux, des vides dont la puissance d’évocation semble seule capable de résister à l’immensité marine.
Dans le dortoir, la couleur et la lumière refont surface, seulement contestées par le mystérieux sous-marin de Raoul Hébréard dont les flots s’inscrivent dans une modernité ambiguë, comme déjà effacée, dépassée. A ce sombre bâtiment répond l’immobile cargo de Stéphane Couturier au milieu de la mer. Guerre et commerce écrivent ainsi l’histoire de la Méditerranée. Mais Alger, chantée par le photographe français, semble nous offrir l’éternité de l’Horizon.
Cet horizon, ce ciel interminable, frère et compagnon de la mer, balayé par le vent figuré grâce à la symbolique météorologique, permet à Jacqueline Salmon de poursuivre la conversation qu’elle a engagée avec la peinture, celle de Turner, Constable ou Boudin. Nicolas Desplats semble, pour sa part, tenter d’enfermer dans des pots de peinture les îles du littoral afin de les protéger de la saturation touristique. Ces pots sont comme des boîtes de Pandore qu’il ne faudrait jamais ouvrir sous peine de voir disparaître la poésie de ce qu’elles contiennent. Resteront alors, saisis par Massimo Vitali, faisant face à l’éternelle Alger, les ponts au dessus des plages permettant aux trains et voitures
de trancher les terres comme les bateaux brisent les flots…
Commissaire d'exposition :
Ricardo Vazquez,
Directeur de l'Hôtel des Arts et des Affaires culturelles du Département du Var
Conservateur en chef du patrimoine
8 artistes :
Eric Bourret, Stéphane Couturier, Nicolas Desplats, Raoul Hébréard, Laurent Millet, Bernard Plossu, Jacqueline Salmon, Massimo Vitali
HORIZONS
du 7 octobre au 31 décembre 2017.
Abbaye de la Celle - 9 Place des Ormeaux, 83170 La Celle
L'Abbaye est ouverte du mardi au dimanche de 10 h 30 à 12h30 et de 13 h 30 à 17 h 30.
Entrée libre et gratuite
Tél. 04 98 05 05 05 - abbayedelacelle@var.fr