Aire d’accueil, Arles 2016 © Vanessa Gilles
Expositions du 09/09/2017 au 09/09/2017 Terminé
Rencontres d'Arles 34 rue du Docteur Fanton 13200 Arles France
Vanessa Gilles travaille sur la discrimination et l’exclusion. Elle est allée à la rencontre de femmes tsiganes qui lui ont confié leur silence. Entre Arles et Les Saintes Maries de la Mer, Vanessa les écoute. Esméralda Romanez lui confia une bande audio de sa tante Marie décédée à 87 ans qui témoigne de son internement pendant la deuxième guerre mondiale. D’un travail photographique, elle réalise alors un film de 26 minutes qui accompagne l’exposition. Elle nous présente un travail profond, un message humaniste. Dosta « Paroles et mémoires de femmes tsiganes » est un manifeste contre le silence.Rencontres d'Arles 34 rue du Docteur Fanton 13200 Arles France
Tous en fête, Gardanne 2016 © Vanessa Gilles
C'est avant tout une histoire de rencontres, de partages avec des femmes Indo-Européennes venues de toutes parts: Manouches, Gitanes, Roms,... toutes ces femmes tsiganes ont en commun la discrimination et l’exclusion.
En septembre 2015, je me rends au Quai de la Gabelle à Arles, dans des aires d’accueil pour les voyageurs dans le sud de la France. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais. Des journées d’hiver passées ensemble, nous nous sommes découvertes l'une l’autre. Certaines m'ont confié leurs silences. Une note majeure domine: leur dignité.
Au mois de mai, pendant le pèlerinage des Gitans aux Saintes Maries de la Mer, je rencontre par hasard, parmi 15 000 personnes, Esmeralda Romanez*, femme manouche âgée de 69 ans.
Cette grande âme au cœur vaillant combat les injustices faites aux démunis depuis plus de trente ans.
En aout 2016, lors d’une journée passée chez elle, à faire du monde une poésie, elle décida spontanément de me confier une magnifique mémoire ...le témoignage de sa tante Marie, internée dans différents camps de concentration en France pendant la deuxième guerre mondiale. Ce témoignage saisissant et bouleversant raconte comment elle n’a même plus de larmes pour pleurer la mort de ses enfants. C'est une mémoire pour la jeunesse tsigane, un message universel pour l’humanité contre la barbarie. Un message de Paix, de dignité, un cri d’amour pour nous rappeler que seul le moment présent existe.
Vanessa Gilles
Camp de la Gabelle, Arles 2016 © Vanessa Gilles
Vanessa Gilles est née en 1971 à Nîmes. Lorsqu’elle découvre la photographie, elle choisit l'univers de l'expression du corps et du mouvement. Ce n'est pas la performance qui l’intéresse mais le langage au service de l’émotion. En 2007, le Centre National de la Danse lui ouvre ses portes.
Après plusieurs stages avec les Rencontres d’Arles, elle décide, en 2015, de se consacrer à la photographie. Elle intègre ainsi la formation continue de l’École Nationale Supérieure de la Photographie (ENSP) à Arles et expose pendant le Off des Rencontres une première série sur le thème de la résilience, qu’elle intitule « Sans illusion ».
En 2016, elle poursuit « 24 The Workshop International photography masterclass» dirigé par Sonia Seraidaian entourée d’Isabel Munoz, François Cheval, Jean-Christain Bourcart, Michel Philippot, avec lequel elle réalise un film photographique Dosta « Paroles et mémoires de femmes tsiganes », où elle nous livre le témoignage poignant de Marie à la voix égorgée par les barbelés.