© Anita Conti
Anita Conti, aventurière passionnée et libre, tirait sa révérence il y a tout juste 20 ans, un soir de décembre. La Galerie VU’ consacre une rétrospective à celle qui a témoigné de l’âpreté de la vie en mer, s’embarquant avec les « racleurs d’océans » pour documenter ses recherches océanographiques.
De ces aventures d’hommes hors du commun, la jeune femme écrivain et photographe, va livrer un témoignage d’une précision subtile et d’une force profonde faite des emphases de l’océan et de la rudesse des marins dressés face au vent. Mais au cœur de la beauté terrifiante des éléments, le regard d’Anita Conti est rempli de l’humanité et de la générosité des Hommes.
De la mer de Barents à la Méditerranée, du littoral africain à l’Atlantique, de la pêche à la morue à celle des requins, les embarquements d’Anita Conti nourrissent son désir de savoir, de comprendre et de montrer
Première femme océanographe, engagée dans une démarche scientifique exemplaire, ses images pleines de courage et d’énergie, d’aventures et de rencontres, parlent aussi avec évidence de la nécessité d’une prise de conscience du développement durable.
Le combat d’Anita Conti, exposé aujourd’hui sur les murs de la Galerie VU', est plus que jamais d’actualité.
Publiée dans les plus grandes revues et quotidiens en support de sa démarche scientifique, son œuvre photographique raconte près d’un siècle de vie maritime et bien au-delà.
Fils adoptif d’Anita Conti, Laurent Giraud-Conti a sélectionné avec rigueur et enthousiasme une série de tirages inédits, dont de nombreux vintages, présentés à la Galerie VU' du 12 mai au 13 juillet 2017.
© Anita Conti
Loustal, d'après Anita Conti
Tous deux épris de liberté, de voyages, d’histoires du monde et de la mer, de rencontres et de narrations, c’est avec évidence que les images d’Anita Conti étaient de formidables scénarios pour Loustal, l’illustrateur auteur de bandes dessinées aux ambiances voyageuses.
Une rencontre cruciale pour nous aider à savourer encore la joie et le bonheur des Hommes dans la gravité du monde.
Portées par la respiration profonde de la grande houle océane, les photographies d’Anita Conti voient s’engouffrer les cargos et se déchirer les flots d’écume, mais le sujet qu’elles figent semble s’arrêter sur un sourire, un geste ou une colonne de fumée, comme autant d’acteurs plongés dans un décor magnifique et immense. Les images de Loustal sont de la même narration, faites d’atmosphères des lieux, d’imaginaires de voyages lointains et de désir de l’autre. Le rythme contemplatif de ses instances en émois immobiles énonce les mêmes vertiges de la mer insondable, de la lumière que l’aquarelle raconte dans ses nuances infinies de couleur. Les cernes noirs contournant les figures du dessin répondent aux échappements de la profondeur de champ de la photographe, pour affirmer les décors de leurs propres représentations, mais la scène est la même, comment la sérénité joyeuse vient plier la majesté du grandiose de la nature.
A la femme engagée dans une écologie visionnaire, Loustal rend hommage avec toute la tendresse et la générosité du voyageur amoureux du même monde.