Les Gazolines, 1972 © Jean-Claude Larrieu
Expositions du 4/3/2017 au 29/4/2017 Terminé
Galerie Patrick Gutknecht (Paris) 78 rue de Turenne 75003 Paris France
Communiqué de presse - Après Genève en 2000, Patrick Gutknecht ouvre cette année un nouvel espace à http://fr.actuphoto.com/hashtag/Paris">Paris,, dédié aux arts décoratifs du Xxème siècle à nos jours, et aussi largement à la photographie.Galerie Patrick Gutknecht (Paris) 78 rue de Turenne 75003 Paris France
Pour cette première exposition parisienne, à travers les photographies de Jean-Claude Larrieu, Patrick Gutknecht rend hommage à la ville lumière et à l’énergie d’un de ses quartiers à l’histoire des plus atypiques.
La Terrasse de la Goutte, 1983 © Jean-Claude Larrieu
Le témoignage d’un autre acteur privilégié de ces années «Goutte d’Or» :
«Les années soixante-dix et quatre-vingt furent d’une délicieuse légèreté. C’est dans la plus grande insouciance que chacun put alors affirmer son droit au plaisir, revendiquer son identité et vivre son corps comme une preuve de liberté. C’était avant ce qu’il faut bien nommer les années sida.
A cette époque là Jean-Claude Larrieu voyageait beaucoup pour d’innombrables tournages et emportait systématiquement avec lui sa cafetière et les objets indispensables pour subsister dans un univers où le « petit noir » n’était pas encore universellement répandu. Il emportait également son appareil photo et rentrait après avoir immortalisé, en noir et blanc évidemment, les lits défaits dans ses chambres d’hôtel et quelques personnages qu’il avait jugés suffisamment remarquables. Mais il rentrait toujours vers le port d’attache de la rue de la Goutte d’Or. Et il continuait là à photographier, calmement, sans obligation portée par un « projet », au rythme des petits événements du quotidien. C’était avant la pratique compulsive du numérique.
Dans cet immeuble où chacun avait son chez soi mais où tous étaient amis et avaient en commun le partage Jean-Claude Larrieu se fit le chroniqueur de cette vie, davantage bohème par nature que par décision. On croise, dans les repas inventés sur le toit aussi bien que lors des escapades en Provence ou dans les moments feutrés près de la cheminée, des écrivains ou des artistes qui deviendront célèbres, des anonymes destinés à le rester, des amis fidèles et éternels, des beaux garçons de passage ou installés pour longtemps, des complices de repas qui devenaient à chaque fois une fête. Le quotidien d’un groupe tissé d’affinités, informel et en même temps constitué autour du photographe et de ses plus proches.
De cette période là on connaît bien des images des grands moments publics, pour simplifier, les instantanés qui illustrent les nuits du Palace. On connaît moins, ou pas, les échos d’un quotidien juste partagé. Il ne s’agit pas de nostalgie mais, avec ces photographies, de souvenirs rares.»
Christian Caujolle