Sans titre, série Empire, Camp de réfugiés de Choucha, 2012-2014 © Samuel Gratacap, Courtesy Galerie Les filles du calvaire
Expositions du 11/2/2017 au 14/5/2017 Terminé
Galerie Les Filles du Calvaire Bruxelles Boulevard Barthélémy 20 1000 Brussel Belgique
Communiqué de presse - Photographe dont le travail s’inscrit à la fois dans le champ des arts visuels et celui des médias, Samuel Gratacap s’intéresse aux phénomènes de migration et aux zones de transit générées par les conflits contemporains. Ses projets sont le fruit de longues périodes d’immersion, un temps nécessaire pour comprendre la complexité des situations et restituer ce qui, au-delà des nombres, des cartes et des données géopolitiques, en constitue le cœur : des trajectoires et des expériences personnelles.Galerie Les Filles du Calvaire Bruxelles Boulevard Barthélémy 20 1000 Brussel Belgique
Son ambitieux projet Empire résulte de plusieurs séjours qu’il a faits entre 2012 et 2014 dans le camp de réfugiés de Choucha, situé en Tunisie, à quelques kilomètres de la frontière libyenne. Pendant plusieurs années, à partir de février 2011, ce camp créé dans l’urgence par le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) a vu transiter des centaines de milliers de personnes fuyant les conflits de la Libye voisine, mais aussi ceux de l’Afrique de l’Ouest et de la Corne d’Afrique. S’il a officiellement fermé en juin 2013, plusieurs centaines de réfugiés et demandeurs d’asile ont continué à y vivre, dans un abandon de plus en plus grand.
Sans titre, série Empire, Camp de réfugiés de Choucha, 2012-2014 © Samuel Gratacap, Courtesy Galerie Les filles du calvaire
Les images qui composent Empire rendent compte de moments de vie, d’adaptation à l’hostilité de l’environnement, mais aussi d’engagement. Elles figurent des visages, des gestes, des morceaux de désert, des constructions de fortune, des messages de revendication, des « âmes errantes » sillonnant le camp. Ensemble, elles esquissent les contours d’une situation en suspens : « Mon travail, précise l’artiste, rend compte de l’espace-temps particulier de ce lieu de vie marqué par l’attente. L’attente liée aux différentes étapes des demandes d’asile déposées par les réfugiés qui se mêle à la tension de ces destins suspendus dans un lieu temporaire, devenu pérenne par la force des choses, pour finalement disparaître. »
Marquées par une temporalité qui contraste avec celle des images dont s’alimentent les médias, les photographies de Samuel Gratacap relèvent aussi d’une recherche de formes tout entière portée par le souhait de donner corps, avec justesse, à des expériences singulières. Aux tirages photographiques de différents formats s’ajoutent des séries de polaroïds, un ensemble d’images apposé au mur, la transcription de témoignages, un plan dessiné par l’artiste, des séquences vidéo. Comme s’il s’agissait, à travers ces multiples éclats, d’essayer de restituer la singularité des voix de Choucha : « Il n’y a pas une histoire de Choucha, dit Samuel Gratacap, mais autant d’histoires que le nombre de personnes qui y ont vécu. »