Rêvé…Venise & Venise, décors froissés © Gérard Pétremand
Expositions du 2/2/2017 au 15/5/2017 Terminé
Fondation Auer Ory 10, rue du Couchant 1248 Hermance Suisse
Communiqué de presse - Gérard Pétremand ne nous a pas accoutumé à des images de quidams dans leurs milieux. Et s’il choisit de le faire dans sa série « Voir Venise », c’est bien pour, une fois de plus, prendre les fausses vérités à rebours, se placer là où ne l’attendait pas et nous interroger sur ce que l’on voit, voire sur ce que l’on perçoit.Fondation Auer Ory 10, rue du Couchant 1248 Hermance Suisse
S’il promène discrètement sa camera, de nuit comme au cœur de l’hiver, au travers des différents sestieres, c’est pour capter le quotidien des rares habitants qui y subsistent et font corps avec eux. Évinçant miraculeusement les flots bariolés de touristes, Il nous montre les rares habitants de Venise qui promènent leur solitude comme leurs chiens, et dissimulent leur intimité derrière les innombrables grilles de cette ville décor. Les scènes les plus banales y prennent des air d’intrigues, voire de drame imminent, le bâti campant une mise en scène stimulant notre imaginaire.
Rêvé…Venise & Venise, décors froissés © Gérard Pétremand
Il nous invite bien plus à faire confiance à notre perception intuitive comme à notre imaginaire pour nous fournir les clefs de Venise. Loin de tout cliché ou veduta emblématique, propice au selfie ou à l’attractivité touristique, il nous donne en effet à voir cette Venise que tous nos sens captent à notre insu et qui finalement nous imprègne plus durablement que les visites « obligées » des sites universellement reconnus: calle qui résonnent du bruit des pas d’un passant invisible, irruption de la lumière au plus sombre d’un sotoportico, berges d’un rio battue par la succion rythmée de l’eau, voilà nos jambes qui se souviennent de ces multiples ponts que l’on franchit pour déboucher au cœur d’un campo dont on ne sait plus, l’espace d’un instant, comment sortir.
Rêvé…Venise & Venise, décors froissés © Gérard Pétremand
Loin des coupoles de Saint Marc, des fastes de Santa Maria Maggiore et de la splendeur du Grand Canal tant de fois admirablement photographiés, Gérard Pétremand nous livre le temps d’une nuit mystérieuse sa vision de Venise, plus intime et silencieuse. Sombres miroirs d’eau anthracite, ocre de la brique contrastant avec la blancheur de la pierre d’une église, vert sourd de la bâche d’une gondole, même atténuées par la pénombre, les couleurs si particulières de la ville sont présentes.
Avec l’aurore, reviendra l’animation trépidante des voyageurs du monde entier qui repartiront avec leurs téléphones portables remplis de clichés, mais, gravé au fond de leur mémoire, ce que ces images nous auront aidé à mieux voir.