© Blanc & Demilly
Expositions du 13/1/2017 au 5/3/2017 Terminé
Maison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Communiqué Maison Doisneau - De 1924 à 1962, Théodore Blanc et Antoine Demilly tiennent l’un des studios les plus en vue de Lyon. Portraitistes reconnus, ils consacrent leur vie à la photographie, se partageant entre une activité commerciale traditionnelle, et une pratique créatrice, inventive et féconde.Maison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Depuis près de quarante ans désormais, la fille d’Antoine Demilly s’attache à rassembler l’oeuvre de son père et de son associé, ensemble dispersé, mis au rebut au lendemain de la cessation d’activité du studio en 1962. L’époque n’est pas à la conservation ; la photographie n’intéresse pas encore les institutions françaises, encore moins sous la forme a priori banale d’une production locale. La tâche s’avère immense tant Blanc et Demilly furent prolixes. Des milliers de portraits sont sortis de leur studio où la bourgeoisie lyonnaise comme les artistes d’avant-gardes avaient leurs habitudes.
© Blanc & Demilly
Amoureux de la belle image et à l’écoute du progrès, Blanc et Demilly varient les expressions, passant des accents pictorialistes au vocabulaire de la Nouvelle Vision. Leur usage précoce du Rolleiflex et du Leica, si maniables, leur confère une liberté de mouvement sans égale. Ils arpentent les rues de Lyon, les bords de Saône, la montagne et la campagne environnante où, tout à leur passion, ils n’hésitent pas emmener des groupes de photographes amateurs.
© Blanc & Demilly
Ces photographies sont parfois déroutantes. Blanc et Demilly y collectionnent les lieux d’un « nouveau monde » dont il n’est pas nécessaire de connaître l’histoire. Ce qui est dissimulé là, silencieusement, fait partie de ces choses qui ne s’expriment que dans la promenade ou la solitude.
Mais cet éclectisme apparent n’est pas dispersion. Chaque image confirme qu’en allant au-delà de la simple vision, on peut apercevoir ce dont elle dispose de mystère et de beauté. Pour Blanc et Demilly, ce qui est accessible aux sens donne vie à une certaine vérité. Les photographies enregistrent et transmettent des vibrations, les moments indéterminés de la sensualité du monde. Elles sont des reflets. D’image en image, on débouche sur du nouveau. L’errance photographique, entre objets, portraits et paysages n’est qu’une pratique vagabonde et perturbatrice du regard.
La modernité photographique offre cette possibilité de multiplier les points de vue, c’est-à-dire les expériences d’un « nouveau monde », une exploration du proche qui est aussi une connaissance de nous-mêmes.