La fleur,2016 © Pupa Neumann
Expositions du 15/12/2016 au 10/1/2017 Terminé
Artcurial 7, rond point des Champs-Elysées 75008 Paris France
Communiqué de presse- La librairie d’art d’Artcurial présente La Madeleine de Gide, nouvelle exposition de la photographe Pupa Neumann du 15 décembre au 10 janvier 2017 : une série inédite consacrée à une femme peu connue du grand public, Madeleine Gide, cousine et épouse de l’écrivain André Gide. Qui est cette femme avec qui Gide a passé plus de 40 ans de sa vie, sans même avoir posé une main sur elle ? Quelle sorte de femme accepterait cette situation sans bouleversement ? Était-elle une femme soumise ? Une tordue ? Une idiote ?… ou simplement une femme libre ? De là s’est révélée la série La Madeleine de Gide et le fantasme que Pupa Neumann projetait sur cette femme. Une femme entre un mur et une table, qui attend...Artcurial 7, rond point des Champs-Elysées 75008 Paris France
La Madeleine de Gide, nouveau travail de Pupa Neumann est né d’une participation au concours “PHOTO-ROMAN” d’Havas Paris pour Les Rencontres de la photographie d’Arles dont le principe était de mettre en images des mots. Pupa Neumann a ainsi imagé trois lignes extraites de Si le grain ne meurt d’André Gide : “Ma cousine était très belle et elle le savait. Ses cheveux noirs qu’elle portait en bandeaux faisaient valoir un profil de camée (j’ai revu sa photographie) et une peau éblouissante.” Au lieu d’illustrer simplement le texte, Pupa Neumann a cherché à en savoir davantage sur Madeleine.
Le médaillon, 2016 © Pupa Neumann
Texte de Nathalie Fiszman, extrait de la préface du catalogue de l'exposition:
« Le personnage de Madeleine Gide avait tout pour séduire Pupa Neumann. J’écris « le personnage », car la vraie Madeleine Gide n’est présente, ici, que par ce qu’elle représente : la pureté poussée à son extrême, associée à de la tristesse ou peut-être un sens aigu du sacrifice. La vraie Madeleine était la cousine d’André Gide et n’a jamais consommé son mariage avec lui. Il l’aimait d’un amour bien trop pur pour la toucher, réservant cela aux garçons. Si lui dissociait l’amour en pur et impur, qu’en était-il de cette femme qui est restée mariée avec lui, l’a accompagné, l’a protégé, l’a aimé ? Détruisant ainsi sa beauté pour se consacrer aux autres et aux tâches domestiques ? Renonçant à la vie en quelque sorte. La Madeleine de Pupa Neumann, est toujours très belle. Elle incarne, par son teint pur et sesposes la fragilité et la grâce. Elle est tantôt sexuée, tantôt pas, illustrant ainsi son combat intérieur. On découvre une jeune femme résignée, au teint d’opale, les cheveux lisses, sur d’autres clichés, une effrontée, très sexuelle, en pâmoison, ou tenant un médaillon - religieux ? - entre les dents. Ses bras sont des cygnes, ses cheveux, un indice de son état. Parfois elle crache. Et parfois, elle redevient une petite fille qui joue avec de drôles de hochets.
Le coquillage, 2016 © Pupa Neumann
Elle joue, mais elle est figée. Madeleine est une poupée mécanique qui assume son destin. Ses cheveux ne sont plus naturels, et la photographe lui a ajouté des rubans qui ont perdu la légèreté des rubans qui volent au vent quand les petites filles courent. Ceux-là sont lourds, immobiles, et révèlent le poids et l’absence de mouvement. Finalement, les photos où Madeleine est la plus vivante sont les plus inquiétantes aussi. Pupa Neumann donne à voir une Madeleine sexuelle, peut-être en secret dans ses fantasmes. Une Madeleine en soutien gorge avec un serre tête de petite princesse, qui est aussi une petite fille qui découvre un jouet lapin. La force de cette série de photos, c’est de nous interroger sur les femmes en général, qui sont bien entendu libres d’être des maîtresses, des femmes qui aiment le sexe ou qui en rêvent, ou des femmes dégoutées, amusées, étonnées et même très sages. Des femmes enfants, des petites filles très éveillées ou perverses, de drôles de poupées. La Madeleine de Pupa Neumann nous donne certainement un goût de nos propres démons ou en tout cas nous oblige à nous demander quelles sont les femmes qui sommeillent en nous. »