SÉRIE CECI EST UN SECRET. SECRET N°12, 2015-2016 © Julia Amarger
Maison de la Photographie Robert Doisneau 1 rue de la Division du Général Leclerc 94250 Gentilly France
Papiers, s’il vous plaît ! (19 octobre – 31 décembre 2016)
Cette exposition, Infiniment humain, présentée exceptionnellement pendant une semaine au début de ce mois d’octobre 2016 célèbre à sa manière les « 20 ans » de la Maison Doisneau. Elle permet de découvrir de nouveaux talents mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives en questionnant cette notion d’humanisme en photographie à travers ses résonances et ses réappropriations, ses formes persistantes ou inédites.
SÉRIE BALZAC. BALZAC #10, 2011 © Po Sim Sabath
20 ans pour une maison...La Maison de la Photographie Robert Doisneau de Gentilly porte le nom que lui a donné le plus célèbre représentant de la photographie française du 20ème siècle, lui-même natif de cette commune voisine de Paris. Depuis son ouverture, la Maison Doisneau est un lieu d’expositions temporaires. Elle n’abrite pas l’œuvre du photographe (qui est conservée et représentée par l’atelier Doisneau, www.robert-doisneau.com) mais lui rend hommage en explorant la photographie humaniste dans son histoire et dans ses pratiques actuelles. [...]
SÉRIE DÉTACHE-TOI, 2015 © Lucine Charon
Proposer aujourd’hui une exposition faisant directement référence au premier projet mené par la Maison Doisneau, c’est actualiser son principe, c’est envisager le médium dans sa contemporanéité tout en considérant son cheminement et ses évolutions des 20 dernières années. Or le marché de l’art photographique s’est considérablement développé au cours de ces deux décennies.
Michaël Houlette
Directeur de la Maison de la Photographie Robert Doisneau
L’exposition Papiers, s’il vous plaît, coproduite par la Chambre, s’appuie sur un fond considérable d’images mises à disposition par le Musée Nicéphor Niépce de Chalon-sur-Saône. Y seront également présentées les images d’Ivan Epp, collectionneur strasbourgeois. Le titre sous forme d’invective de cette exposition dit bien le rapport que la matière photographique entretient avec l’ordre dès l’introduction de son utilisation dans les procédés judiciaires au milieu du 19ème siècle. Nous nous soumettons tous un jour ou l’autre à cet exercice, lequel, s’il ne nous définit pas, consiste véritablement en une manifestation incontournable de notre identité officielle.
Photographies d'identité judiciaire. Anonyme, USA, années 1970. MNN 2006.172.2 © Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône
Traversant les époques, la photographie n’a cessé, depuis son invention, de se plier aux besoins de l’identification et du fichage, thème encore aujourd’hui d’actualité. S’appuyant sur les fonds du Musée Nicéphore Niépce, cette exposition a donc pour vocation d’offrir une entrée, forcément non exhaustive, sur le rapport ambigu de la photographie avec le rôle qu’elle endosse dès qu’il est question d’identité judiciaire.
Portraits anthropométriques. Anonyme, France, début du 20e siècle. MNN 2013.16.4.48.2 © Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône
De la photo d’identité au contrôle policier, du recensement militaire au fichage des migrants, la photographie offre ainsi une grille de lecture, une interprétation de l’identité. Si les normes et la répétition conduisent à une forme d’épuisement propre au procédé, elles n’en sont pas moins révélatrices de sens, exposant parfois plus et autre chose que l’attendu. Entre organisation sociétale, surveillance et tentations liberticides, le procédé d’enregistrement et de classification par l’image donne à voir alors bien malgré lui - dans ses oublis, ses erreurs, et ses maladresses - un hors-champ fait de décalages, d’absurde, de fantaisie et d’imaginaire.
Commissaires d'exposition Emeline Dufrennoy et Anne-Céline Besson
Communiqué de presse Maison de la photographie Robert Doisneau