L’idée du projet Rasinn, m’est venue lorsque photographe, j’ai eu le sentiment de ne plus maitriser le temps, de me faire distancer par ce temps qui va en s’accélérant…Le numérique et sa vitesse, sa facilité, son apparente beauté…mais sa dématérialisation accrue on fait que l’objet et l’outil photographique ne sont plus « palpables », s’échappent…
Alors c’est pourquoi ce travail présenté se propose de détricoter le temps, la manière de voir. Retrouver un imaginaire qui fasse perdre du temps….dans la déambulation, la recherche d’un autre continent visuel, un autre univers…Espace et temps.
L’histoire est nécessaire…Ici c’est un récit qui nous plonge dans le travail d’un explorateur, d’un découvreur d’une nature apparemment chaotique…ou le travail photographique est balbutiant, perfectible, mal maitrisé, tremblant, sombre, flou…Des notions proscrites en numérique…
Ici, ces contacts argentiques ne sont pas retouchés, retravaillés, seulement épinglés comme des témoins silencieux d’une aventure passée, encore présente et toujours en mouvement…
Une nature qui prend son temps. Conservatoire Botanique de la Réunion.
Philippe Moulin