Alicia Alonso, Prima Ballerina and Choreographer (Cuba), 2012 © Andres Serrano Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
Expositions du 14/01/2016 au 29/1/2016 Terminé
PIASA 118, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris France
PIASA 118, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris France
Andres Serrano, né à New York en 1950, de parents originaires du Cuba et du Honduras, se rend pour la première fois à Cuba le 25 mai 2012. Il répondait à l'invitation de Jorge Fernandez, directeur de l'Institut Wilfredo Lam, qui souhaitait sa présence à la Biennale de la Havane qu'il dirige. Andres Serrano saisit cette opportunité pour séjourner dans l'île de ses racines avec le secret espoir d'en saisir sa substance.
Juana Rios Rios, “Juana de Cubana”, Fortune Teller (Cuba), 2012 © Andres Serrano
Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
Pour se faire, il loge au centre de la Havane, à l'Hôtel Nacional, hanté du souvenir de ses hôtes prestigieux Nat King Cole, Hemingway et Churchill, l'amateur de cigare... Non loin, il installe son studio photographique dans une maison d'hôte située au cœur d'un quartier populaire qui lui apparaît d'abord agité et inquiétant, avant de se familiariser avec ses habitants qui passeront, tout à tour, par son objectif.
House of Tiles I. Calzada, Havana (Cuba), 2012 © Andres Serrano
Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles
La lumière locale, trop vive en journée, oblige Andres Serrano à débuter ses prises de vue en extérieur dès l'aube. Il se met alors en marche dans les ruelles de la cité jalonnées de palais surannés et masures délabrées. Son œil est attiré par la polychromie des façades lézardées et, d'une manière générale, par les stigmates du temps qui fragilisent les constructions des vieux quartiers laissés à l'abandon par le régime. Il s'en dégage une « poésie des ruines » emprunte de nostalgie. C'est au cours de ses promenades urbaines qu'Andres Serrano rencontre ses modèles. A la tombée du jour, il les convie dans son studio quand il n'est pas directement invité chez eux. Ces séances sont dédiées au portrait. La femme cubaine y est particulièrement mise à l'honneur. Les visages sont éprouvés par l'âpreté de la vie quotidienne. C'est avec autant de vérité qu'Andres Serrano photographie les Campesinos qu'il surnomme les «cowboys de Cuba ». Cette série de portraits d'hommes au chapeau nous entraîne temporairement en dehors de la capitale. Ils ont en commun une profondeur psychologique extrême restituée par l'intensité des regards. (...)