Expositions du 6/11/2015 au 19/12/2015 Terminé
Galerie du jour agnès b. 44, rue Quincampoix 75004 Paris France
Galerie du jour agnès b. 44, rue Quincampoix 75004 Paris France
À partir du 5 novembre prochain, la galerie du jour agnès b. propose « Aller-Retour », une exposition de Pierre Reimer. Cette dernière prend place presque immédiatement après celle que l’on peut encore voir à la Maison Européenne de la Photographie et qui se termine le 31 octobre prochain. L’équipe de la galerie du jour invite vivement les distraits à s’y rendre.
Toutes les œuvres que nous présentons à la galerie du jour sont des inédits, produits entre 2013 et 2015. On y trouvera trois projections de films, un grand objet forain, un jeu de miroir et un certain nombre de photographies qui gardent dans leurs rapports une légère « subversion secrète » (dont l’organisation ne constitue pas une série, selon l’habitude de Pierre Reimer).
Comme il nous l’indique dans le texte qui sert d’introduction à « Aller-Retour », Pierre Reimer nous propose de jouer avec lui, de « tirer des ficelles ». Excluant la question de tirer des conclusions hors d’un rapport vivant avec les œuvres, cet exercice tient à rester léger, amusant, hasardeux et pensif, entre le Cluedo d’enfance et la roulette.
Si comme nous l’a dit Pierre Reimer, les nouvelles photographies sont « plates et épaisses : des crêpes dans lesquelles on verrait la lune », on comprendra qu’il faut les prendre une par une comme autant de personnages, et considérer comme inutile toute tentative d’en faire des documents ; même si se mêlent parfois, à la rigueur des images, les indices d’une histoire parallèle échouant à faire sujet.
Dans l’arène d’ « Aller-Retour », on pourra jouer à la roue de la (in)fortune, s’observer « pour de vrai », s’asseoir puis se lever des films sans « queue ni tête », abandonner le ludique pour le lucide et réciproquement, le tout sans dommage pour la compréhension de l’exposition.
Introduction à l’exposition :
Il y a quelque temps, j’ai retrouvé lors d’un déballage ‘Emmaüs’ une boîte de cigarillos en métal, similaire à celles que j’utilisais autrefois pour ranger mes ektachromes de débutant. Celle-ci contenait les cinq photographies que je croyais avoir perdues dans un cinéma il y a 25 ans, cette disparition me donnant alors l’impression d’avoir égaré mon plus grand et plus fragile trésor.
J’ai appris depuis la notion légale de « perte de chance », qui se rapproche le mieux de mon petit ou grand malheur. Saudade et ironie : ma ruine restait aux autres imperceptible ; j’appris vite à en rire.
L’honneur m’interdit de « refaire » ces images, et je m’accommodais finalement de leur disparition avec une sorte de fierté : elles n’existeraient que pour moi (il subsistait néanmoins un duplicata de qualité médiocre de l’une d’elles, qui m’empêchait d’oublier tout à fait les autres).
Leur retour récent provoqua en moi l’impression de retrouver un ancien camarade, identique et changé à la fois, devant qui oscillaient sans fin souvenirs et réalité présente, avec leur flot d’informations difficile à contenir.
Cette exposition est une équation à plusieurs variables dont je ne tiens pas à vous infliger le détail - un grand tableau noir, plein de schémas touffus - mais dont on peut dire qu’elle répond en partie à cette histoire. Vous en tirerez vous-mêmes les ficelles en vous promenant ici.
Pierre Reimer