Expositions du 01/06/2006 au 15/07/2006 Terminé
Atelier De Visu 19 rue des trois rois 13006 Marseille France
Le collectif est un espace d'échanges artistiques et intellectuels, une mise en commun de moyens de création. Parallèlement le groupe travaille pour la presse et la publicité. Il préserve une part de ses ressources pour produire des projets artistiques collectifs ou individuels. Aleph est une dynamique, un workshop, un atelier ouvert permettant de développer et croiser des démarches photographiques personnelles aux références autonomes. En 2002, à l'invitation de Niort, Aleph expose à la galerie du 9 un état des lieux de sa création. A Cherbourg en 2003, est projeté dans le cadre du mois de la photographie, le travail collectif entrepris sur la ZAC Paris Rive Gauche. Aleph prolongera sa réfl exion sur la ville et les formes photographiques en s'installant à l'atelier de visu au cœur de Marseille. Les images qui seront exposées à l'Atelier de visu sont issues du travail réalisé en résidence à Marseille en Automne 2004.
Collectif Aleph
Est-ce bien la même ville qu'ont photographié en 2004 Sébastien Camboulive, Eric Flogny, Jérôme Galland et Rafaël Trapet ? Surtout, est-ce bien Marseille, enfi n ce Marseille, toujours le même, sur lequel les images begayent ?
Quartiers Nord, Sébastien Camboulive décrit les barres d'habitations collectives. A droite, vue imprenable sur la mer ; au pied, les pins des collines sur lesquelles elles ont été autrefois érigées. A un jet de pierre, la colline toujours, mais cette fois, ce sont les pavillons individuels qui grignotent l'aridité. Une illusion d'oppulence : sur cet espace hostile, les villas aux tuiles provençales se serrent les unes contres les autres.
Centre-ville, le même organise la rencontre virtuelle et dans des lieux emblématiques d'individus qui ne se croisent peut-être jamais. A les voir ainsi, bizarrement proches, s'ignorant forcément, se lisent en fi ligrane les frontières mentales qui dessinent les parcours d'habitudes.
A contre-jour, Jérôme Galland observe les silhouettes. Cadre fi xe qui capte, dans une même encoignure, les formes aléatoires de trajets individuels. Puis il les assemble comme pour leur assigner un destin collectif ; Kristof Kieslowski, le réalisateur polonais de Bleu Blanc Rouge fi t un fi lm de ces coïncidences. Galland donne à inventer des histoires à partir de cette seule mosaïque, comme on lirait dans le marc de café.
Intérieurs jour, Eric Flogny aligne une série de portraits au naturel affecté. Vague sentiment de nostalgie, si semblable d'une image à l'autre : personne ne joue à être pris sur le vif. Mieux encore, l'illusion d'intimité se nappe d'une fi ne pellicule de cire. Une manière de protection face au regard extérieur.
Lumière de plein soleil chez Rafaël Trapet qui observe les corps se mouvoir et se laisser modeler par l'espace. Il y a la peau, donnée en pâture aux yeux des autres et la proximité imposée des corps. C'est ce que suggèrent ces cadrages serrés, regard par en dessous auxquels succèdent les plans larges, panoramique de bord de l'eau où les trajectoires se croisent et se frôlent sur une langue de béton étroite.
Peut-être est-ce Marseille. Plus sÛrement quatre regards exercés sur une ville aux champs d'expérimentation infi nis.Atelier De Visu 19 rue des trois rois 13006 Marseille France