© Charlotte Carcenac
Expositions du 3/10/2015 au 31/12/2015 Terminé
Musée de la Photographie-Mougins Musée de la Photographie - Porte Sarrazine 06250 Mougins France
Le travail de Charlotte Carcenac, récemment nominée au Prix HSBC pour la photographie, est le parfait reflet de l’empathie, que porte la jeune femme pour cette partie de la population que l’on qualifie de défavorisée. Arpentant des territoires pour le moins hostiles, elleMusée de la Photographie-Mougins Musée de la Photographie - Porte Sarrazine 06250 Mougins France
montre ce que peu de personnes veulent voir autrement que par le prisme de l’image.
Objet principal de son intérêt, les installations à vocation d’habitat qui mettent l’accent sur l’instinct de survie et l’étonnante ingéniosité du genre humain, que cela soit en France, au Japon ou au Pérou. Charlotte est très impliquée dans le milieu associatif et vient en aide
aux populations défavorisées. Ainsi, sa pratique photographique rejoint-elle son engagement. Le regard qu’elle porte sur ces personnes n’est pas compassionnel. Il n’y a pas non plus chez elle cette volonté de produire du sensationnel. Une relation quasi fraternelle semble instinctivement s’installer entre elle et celui ou celle qu’elle portraiture.
Elle s’en explique : « Dans cette série, je n’ai pas voulu dresser un tabloïd sombre ni tomber dans les clichés habituels des sujets traités sur les SDF.Il s’agit là de montrer l’environnement de ces hommes qui déploient imagination et créativité, pour vivre dans des
espaces où même l’humour a sa place. Ce sont des abris à l’architecture souvent étonnante. Portés par leur tristesse et leur exclusion de la société, ils ont une volonté évidente à survivre dans un univers assemblé de toutes pièces et matériaux atypiques, que nous, « bien logés », aurions ignorés en tant que tels. Le temps n’a plus d’emprise, nous sommes au point zéro !Point de départ de la survie et de la dérision jetée sur le monde extérieur : « leur gardien du temple », pour certains, n’est autre qu’un chat !Ces hommes m’ont témoigné une certaine fierté, à l’idée que mon regard se porte sur eux et leur univers, alors qu’à tort, ils sont si souvent ignorés. Les mots n’auraient jamais été assez forts pour traduire ce dont témoignent ces images. La photo est « mon écriture »; Mais, Pourrons-nous aller jusqu’à être potentiellement rassurés, à l’idée que certains se soient laissés emporter par leur créativité plutôt que par la misère »?
Olivier Lécine, Commissaire de l’exposition