© Raluca Dranisceanu
Expositions du 3/11/2015 au 21/11/2015 Terminé
Galerie Noëlle Aleyne 18 rue Charlot 75003 Paris France
Le projet SUPERVISIONS est né du désir de cinq artistes aux univers différents de montrerun travail animé par une philosophie commune.Galerie Noëlle Aleyne 18 rue Charlot 75003 Paris France
Anca Diaconnu, Raluca Draniceanu, Delphine Poitevin, Masha S. Schmidt et Mireille Vautier cherchent, avec leurs propres médias, ce qui lie - passé, présent et futur - cette relation de l’être au temps et à la matière. Elles accordent un regard attentif aux choses « sans importance » et tentent de relier la mémoire émotionnelle à la perception vivante.
Mireille Vautier crée des objets d’art à partir de supports atypiques, sacs plastique, agendas, éponges. La pérennité de la broderie issue d’un travail minutieux, lent et répétitif conduit à la métamorphose de ces objets modestes, voir bannis de notre société. L’intention de l’artiste à travers ses créations aériennes, d’une fragilité apparente, finement brodées de fils rouge n’est pas de recycler le support mais bien de lui superposer une autre histoire et de construire en prenant le temps…un défi, un luxe!
Delphine Poitevin envisage le dessin comme un processus aussi bien graphique que spatial, qui s’inscrit dans une approche multimédia tels que papier calque, wall drawings, images infographiques, photographiques ou animées. Ses œuvres matérialisent à travers le dessin le passage du temps. Celui-ci se dépose sous forme de poussières et de moisissures, particules microscopiques sur les lieux et les objets abandonnés.
Les photographies d’installations urbaines d’Anca Diaconu font l’objet d’un travail sur une interrogation autour de l’univers affectif et le corps humain et leurs places dans un paysage urbain hypothétique. Le retour à l’enfance, le jeu du visible et de l’invisible sont des axes de recherche pour l’artiste qui appose des signes graphiques sur des pans de murs en dehors de leur contexte réel. L’incertitude provoquée par ces signes discrets, va dans le sens du travail d’Anca : ne pas tout connaitre, ne pas tout prédire !
Le regard de Raluca Draniceanu se pose sur les émotions et leur pouvoir de modifier notre souvenir à travers des paysages réels ou imaginaires. Construites autour du dessin et de la photographie ses images proposent des temps multiples : le temps de l’inscription et de l’effacement, le temps du changement et de la répétition. Le temps que prend le temps pour s’écouler. L’important pour l’artiste, est de laisser vivre dans ses paysages, ce « presque rien » représenté par les espaces vides.
Les Partitas de Masha S. Schmidt sont les chroniques d’une vie : avec un pinceau et de l’encre noire, l’artiste trace des pas de danse sur des partitions anciennes. Ecritures illisibles, envolée d’oiseaux noirs, sur les trames répétitives de portées musicales, Masha S. cherche à relier rythme biologique aux traces de la peinture qu’elle dépose sur la toile.
Dans notre monde qui va toujours plus vite, la démarche de ces cinq artistes semble à contre-courant. Elles nous offrent à travers SUPERVISIONS, un moment de respiration, comme un arrêt sur image qui nous amène à ralentir pour mieux voir … et poser un regard distrait et rêver. L’exposition SUPERVISIONS est itinérante et évolue en fonction des espaces. Présentée au Victoria Art Center de Bucarest en février 2015, elle sera présentée à l’Institut Culturel Roumain de Paris en 2016.