© Emeric Feher
Expositions du 16/10/2015 au 17/1/2016 Terminé
Château d'Angers 2 promenade du Bout-du-Monde 49100 Angers France
Né en 1904 à Berçej en Autriche-Hongrie, Emeric Feher s’installe en France en 1926, comme le font dans les mêmes années Brassaï, André Kertesz et bien d’autres. D’abord ouvrier chez Peugeot puis Citroën, la photographie devient très vite son moyen d’expression privilégié et il intègre en 1933 le studio de René Zuber. L’année suivante, il rejoint Alliance Photo, première agence photographique destinée à la presse, aux côtés de René Zuber, Pierre Boucher ou encore Denise Bellon. Au sein de ce collectif, il réalise des centaines de commandes sur des sujets aussi riches que divers pour une presse alors en pleine expansion et avide d’images. La diversité des sujets et des sentiments qu’il traite mais aussi son mode opératoire en font un photographe humaniste. En 1939, il est naturalisé français mais il doit passer en zone libre où il travaille dans différents studios dans les environs de Nice. Après la guerre, il travaille à son compte pour différents clients : le Commissariat général au Tourisme, la SNCF, des industriels, des publicitaires et couturiers, la presse, l’édition... Infatigable, Emeric Feher mettra son talent au service d’une large variété de sujets tout au long de sa vie avec une énergie et un enthousiasme qui ne l’abandonneront jamais. Cette joie de vivre, il l’exprime aussi à travers des images plus personnelles qui, même avec le décalage du temps, n’ont pas pris une ride et se présentent comme la mémoire de toute une époque. Il meurt en 1966, d’une crise cardiaque.Château d'Angers 2 promenade du Bout-du-Monde 49100 Angers France
L’exposition est articulée autour de six thèmes :
- La France aux cent visages retrace les nombreux déplacements du photographe où il s’estattaché à saisir paysages, monuments historiques ou encore fêtes folkloriques. Alliant émotion et réalité, patience et rapidité du geste, Emeric Feher s’imprègne de son sujet et nous livre un portrait sensible et profondément humaniste de la France de son époque.
- La vie au grand air, titre d’un magazine sportif créé en 1898, est un écho à l’émergence du sport et du loisir en plein air comme un véritable phénomène de société régulièrement photographié par Emeric Feher. Evitant le spectaculaire, il privilégie le rendu de l’effort physique et le plaisir qu’il entraîne, illustrant les bienfaits de cette nouvelle hygiène du corps en liberté.
- De la main à la machine raconte le passage de l’artisanat à l’industrie qui a caractérisé la France des années 1930-1940 et ensuite des Trente Glorieuses. Emeric Feher constitue ainsi un intéressant panorama à caractère documentaire entre production artisanale et évolution technologique, de la main qui façonne à la production industrielle.
- La ville connue, méconnue, disparue présente le travail de l’artiste sous plusieurs aspects : la ville traditionnelle, la ville moderne, la vie qui l’anime ou encore la nuit où l’artiste semble trouver une liberté toute nouvelle. Si Paris est une source d’inspiration première pour Feher, d’autres villes comme Carcassonne, Angers ou Marseille ont également été explorées et saisies par le photographe.
- Images posées et composées correspond aux œuvres prises dans l’espace du studio et dont la pratique s’est vue transformée par l’apparition des mises en scènes publicitaires. Ce chapitre laisse place aux photographies de mode, aux portraits, aux images publicitaires et également aux nus, qui traduisent l’attachement de l’artiste à la beauté plastique par des jeux d’ombre et de lumière sculptant le corps.
- Les tentations de l’abstraction, enfin, montre un aspect original de l’œuvre de Feher, celle d’une vision contemporaine de son travail par des interventions sur l’image vers une recherche de l’abstraction. Mais sa sensibilité à tout ce qui fait le monde est trop grande pour qu’il se consacre entièrement à ce nouvel aspect qui reste exceptionnel dans sa production artistique.