Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions

Si le commerce des animaux sauvages existe depuis l'Antiquité, il a pris de nos jours, grâce à la rapidité des moyens de transports et à la globalisation des marchés, un essor sans précédent et d'ampleur incontrôlable. C'est par millions que certaines espèces (reptiles, oiseaux, poissons tropicaux) sont exportées. Certains mammifères sont particulièrement recherchés pour de présumés pouvoirs médicaux que la tradition leur confère. Malgré des études scientifiques, des croyances largement répandues en Extrême-Orient attribuent ainsi des vertus aphrodisiaques à la corne de rhinocéros (dont le prix atteint cinq fois celui de l'or), aux ailerons de requin, au pénis de tigre, à la cervelle de singe ou à la bile d'ours. En Asie entre autres, des espèces comme le tigre se trouvent menacées, ce qui bouleverse la chaîne alimentaire et l'équilibre écologique de certaines forêts qui se désertifient. Familier de l'Asie, Patrick Brown s'est lancé sur la piste des trafiquants au Népal, en Chine, en Thaïlande, au Cambodge, au Viêt Nam, parfois aux côtés des patrouilles militaires qui tentent avec plus ou moins d'efficacité de faire respecter la loi. Depuis les lieux de capture en forêt jusqu'aux étalages des marchés, en passant par les entrepôts des receleurs, vastes prisons bondées de cages, Patrick Brown décrit l'organisation et l'ampleur d'un massacre aussi absurde que lucratif mais qui alimente l'économie locale. Par ses sobres constats en noir et blanc, dénués de toute dramatisation, il s'efforce d'informer le public, de le persuader du danger. Car changer la mentalité des consommateurs, tarir la demande est le seul moyen durable de lutter contre ce commerce inutile et destructeur. J.-C. F.