© Sandra Calligaro, Kaboul, Afghanistan, 2013
Expositions du 19/4/2015 au 7/6/2015 Terminé
FOCALE - Association pour la photographie 4, Place du Château 1260 Nyon Suisse
Afghan Dream est un travail au long cours réalisé entre 2011 et 2014: il montre l’évolution de la société afghane, bousculée par treize ans de présence internationale. L’intervention des forces de la coalition, le retour de la diaspora et l’effort majeur de l’aide ont favorisé le renouveau de la classe moyenne et l’émergence d’une jeune génération dans la capitale.FOCALE - Association pour la photographie 4, Place du Château 1260 Nyon Suisse
Le projet rend compte de l’expérience de la ville au quotidien et présente les Afghans – les «Kaboulis» plus précisément – de la manière la plus ordinaire possible, dans des situations qui les rendent plus proches du spectateur et allant ainsi à contre-courant de la majeure partie des images véhiculées dans la presse, principalement focalisées sur le sensationnel du conflit.
© Sandra Calligaro, Kaboul, Afghanistan, 2013
Le pays traverse actuellement une période charnière: après des élections chaotiques entre avril et septembre 2014, la mission de l’Otan s’achève, le retrait des troupes internationales risquant ainsi de compromettre le fragile équilibre de vie de cette tranche de la société.
« Ces jeunes dont je parle, en quelque sorte une «génération Otan », n’existaient tout simplement pas quand j’ai atterri à Kaboul en 2007. Les jeunes de l’époque, ceux qui ont entre 30 et 40 ans aujourd’hui, avaient vu leur jeunesse broyée pêle-mêle par la guerre civile, le régime austère des Talibans, l’exil, les camps de réfugiés. Ils voyaient à court terme, l’esprit décimé par la guerre, le manque d’éducation, la douleur. Cette génération Otan arrive tout juste derrière eux. Ce sont leurs petits frères, leurs sœurs, cousins, cousines. Ils ont entre 18 et 25 ans aujourd’hui, étaient encore jeunes quand le régime taliban a été défait fin 2001, et à Kaboul, ils connaissent la guerre de manière plus relative. Les cauchemars les hantent peut-être un peu moins la nuit. Dans la grande ville cosmopolite, ils ne troqueraient surtout pour rien au monde leur copie chinoise d’iPhone contre une Kalachnikov. Au delà ce cette constatation matérielle, ils ont surtout d’autres projets que la guerre: (essayer de) vivre leur jeunesse, réussir professionnellement.
© Sandra Calligaro, Kaboul, Afghanistan, 2012
On m’a souvent demandé si ces jeunes étaient de «vrais» Afghans. Oui. De vrais Afghans bouleversés par une décennie de présence internationale. Moi-même, après toutes ces années passées dans le pays, je me suis faite surprendre par cette génération pleine de vie et dont l’avenir est pourtant si fragile et incertain. En cette période si compliquée en Afghanistan, combien de temps vont-ils encore réus-
sir à alimenter leurs rêves?»
Sandra Calligaro, 2014
Vernissage le 18 avril 2015 dès 17h30
Présentation de l’exposition à 18h en présence de la photographe.