Jeudi 05 Mars 2015 15:02:52 par actuphoto dans Expositions

Coup de cœur de la galerie autour de quatre photographes inaugurant un dialogue sur l’identité et l’intime.

Avec : Adam M et Clara Strann -France- (vidéo, photographie), Chaiworawat Natthaphon -Thaïlande- (photographie), Paule Maerten -France- (photographie), Clément Louis -France- (photographie)

Adam M & Clara Strann
Le film Thérèse(s) et Simone(s) vient de remporter le 1er prix Cineffable 2014. (festival international féministe et lesbien de Paris).

"Mourir prématurément ou vieillir : il n'y a pas d'autre alternative" (Simone de Beauvoir). Thérèse(s) et Simone(s) présente deux tabous de la société autour d’une réflexion sensible sur la sexualité féminine et le devenir des féminités non normées. Dans le film, l'homosexualité féminine et l’âge sont abordés de manière explicite et posés comme un acte de fierté et d’affirmation de soi. Pour autant, cette frontalité n'engage aucune agressivité, mais repose sur une approche théorique mûrement aboutie qui met en scène également la tendresse, l'affection des réalisatrices pour leur sujet. Ce parti-pris amoureux, esthétique, positif, est ce qui nous a totalement séduit dans cette démarche artistique et politique autour de l'enjeu et de la vitalité des féminismes  contemporains. Thérèse Clerc, féministe des années 70, présente dans les Invisibles de Sébastien Lifshitz, est également à l'honneur dans ce film.

Thérèse(s) et Simone(s) est conçu comme une ôde aux femmes qui vieillissent, à leurs corps et leurs désirs, situées quelque part entre fantasme et réalité. Dans un espace clos, quatre femmes se rencontrent, s'apprivoisent et libèrent leurs envies. L'univers sonore est composé autour des voix de Simone de Beauvoir et de Thérèse Clerc, figures incontournables du mouvement féministe. Elles portent un discours fort et original sur la vieillesse, se font écho à travers les années, en résonnance avec des musiques d'Hz Mass; avec Thérèse Clerc, Lucienne Deschamps, Clara Strann et Adam. M.


We are from a good family est un projet photographique né d’une rencontre amoureuse et d’un bouleversement intérieur qui ont, dans une même explosion de sens et de conscience, donné naissance à une nouvelle famille.
Des couples, des unions, des individualités se donnent à voir, révélant une diversité des genres qui existe pourtant déjà au monde.
We are from a good family est la mise en lumière de la création d’une entité familiale inédite qui s’est développée dans l’oeil de la photographe au fil de sa mutation personnelle.
C’est l’histoire d’une femme qui interroge son identité de genre au travers de sa rencontre amoureuse, et qui donne naissance à une descendance libre, multiple, passionnée, en questionnement. Une descendance qui crée à son tour sa propre famille, élargissant le cercle des sentiments et des possibles.
C’est l’histoire d’une société aux prises et en prise avec ses règles, ses moeurs, ses interdits, sa beauté, sa morale, et son infinie envie de liberté.
C’est l’histoire d’un, d’une, de tous et de toutes. Les portraits forment des unités de sens et des invitations à l’invention, unis entre eux par un fil rouge de textes poétiques.
Voyage initiatique, généalogique, We are from a good family dresse la représentation d’une famille aussi réelle que fantasmée.
Une histoire et des textes.

© Adam M.

Chaïworat Nathapon

Chaïworat Nathapon, artiste d’origine thaïlandaise, présentera deux séries photographiques autour de la notion performative d'autoportrait : Private world et Identity. Dans ces deux séries, il questionne la part d’aliénation de la « fonction » ou de la « représentation », de même que l’ambiguïté de l’assignation à un genre sexuel, en mettant en avant, au travers de la nudité, l’aporie du corps social, en déconstruisant la notion d’anthropocentrisme.

© Chaïworat Nathapon

"Jardin privé ... C’est un monde où je suis seul et que personne d’autre ne connaît. C’est un monde où Je continue d’être satisfait de vivre, même s’il n’est pas très bien. C’est un monde où j’apprécie d’être loin des autres personnes auxquelles je ne fais pas confiance. C’est un monde où seules quelques personnes, voire pas du tout, ont été invitées à entrer. " (C.N)

 

© Chaïworat Nathapon

Paule Maerten

Paule Maerten présentera un tryptique autour de l'identité transgenre, de la force de la différance. Articulant texte et image, ce propos entremêle sensibilité et poésie, en nous faisant pénétrer dans la dimension de l’intime.
 

© Paule Maerten

Clément Louis

Exposées à la Chapelle Sainte-Anne dans le cadre de Je, Tu, Elles, les photographies de Clément Louis présentent un sens aigu de la beauté et du
raffinement, de même qu'un questionnement érotique, à la fois fulgurant et mélancolique, du monde dans lequel nous vivons.

© Clément Louis