Samedi 21 Février 2015 00:15:11 par Alterbine Guillaume dans Expositions

« donnons maintenant la parole à la géologie. de même que l’œil du peintre perçoit tout un monde de couleurs et de reflets insoupçonné des autres hommes, l’œil du géologue est impressionné par des lueurs très vagues et très incertaines, qui illuminent, pour lui seul, la nuit des gouffres, et la nuit, plus noire, du lointain passé. et son oreille, sensible comme celle du musicien, vibre à des murmures, à des craquements, à des soupirs, qui viennent des profondeurs de l’histoire, et que la multitude prend pour l’absolu silence. » 1

l’oeil du géologue est un récit à travers la matière. cet œil, il pénètre l’origine du monde, de l’homme de boue à l’homme debout, sans faillir, il tient sa veille.

avec le guetteur, d’immenses visages de pierre s’imposent à nous au milieu des éboulis et « parfois même nous avons un fort sentiment de familiarité (je suis sûr de la connaître) sans être précis, au moins dans un premier temps. » 2

tandis que pour l’appel du vide, la falaise se défigure dans un grand cri. l’argile ocre dissoute coule en fins ruisseaux sur l’estran. la peau pèle, s’arrache et met à nu la fragile conscience - en perpétuelle lutte contre le néant. on perçoit alors « quelque chose d’analogue à la terreur d’un homme qui se sent tomber en dormant, en vertu d’une mémoire ancestrale remontant à la préhistoire, quand l’homme se réfugiait dans les arbres. » 3

1) l’atlantide de pierre termier.
conférence faite le 30 novembre 1912 à l’institut océanographique de paris.
2) psychologie cognitive, jean-luc roulin.
3) quand dieu ricane, jack london.