Lundi 16 Février 2015 10:35:50 par actuphoto dans Expositions

Une bonne photo c’est une photo dont on se souvient.

Pas nécessairement belle ou choquante, mais son sujet, sa forme, sa matière nous touchent au point de rester en mémoire.
Parfois l’image évoque une situation où chacun se reconnaît, ce qui est souvent le cas des photographies familiales. Ou alors sa composition, ses couleurs surannées, un détail, l’incongruité de son sujet nous interpellent à la façon du « punctum » dont parle Roland Barthes : « Par la marque de quelque chose, la photo n’est plus quelconque. Ce quelque chose a fait tilt, il a provoqué en moi un petit ébranlement ». Depuis longtemps Jean-Paul Berrenger cherche des images et il en trouve. Sa recherche le pousse à photographier mais aussi à utiliser des photographies trouvées, à les transformer, leur donner une nouvelle vie, un nouveau sens.

Il les fait siennes sans indiquer s’il est intervenu dessus afin qu’on ne puisse deviner s’il en est l’auteur ou pas. Dans le fouillis des images (souvenirs papier, diapositives, imprimés, etc.) il essaie de remettre de l’ordre en utilisant des dispositifs (table, boîte, reproduction, projection, etc.) qui sont autant de mises en abyme des usages de la photographie. Pour Berrenger la photographie constitue avant tout un carnet de notes, une source intarissable de reconnaissance (de soi, des autres) en même temps qu’un écran derrière lequel il peut se cacher.
Pour lui, comme pour les collectionneurs et les artistes en général, « l’enjeu, c’est l’ultime cliché, à la fois personnel et universel… ».