©Arnau Bach
Expositions du 26/2/2015 au 29/3/2015 Terminé
Cosmos Galerie 56, Bld Latour Maubourg 75007 Paris France
En juin 2014, Arnau Bach présentait au jury du prix Pierre & Alexandra Boulat, un travail re-marquable réalisé en noir et blanc sur les banlieues parisiennes. Il proposait de faire dansle cadre de la bourse dotée par Canon France et décernée par l’Association Pierre & Alexan-dra Boulat, un travail similaire sur Marseille, récemment promue capitale européenne.de la culture. « J’aimerai explorer ses banlieues pauvres, stigmatisées par la criminalité, le secteurde la pêche traditionnelle qui a vu sa part du port diminué et les habitants qui ont été forcés dequitter les quartiers populaires du centre. Et me rapprocher des habitants pour capturer leursespoirs et leurs frustrations dans une perspective intime et personnelle. »Cosmos Galerie 56, Bld Latour Maubourg 75007 Paris France
Marseille n’ est pas une ville fa-cile. Ici, les fractures territorialesautant que sociologiques ne sontpas aussi tranchées, aussi clairesqu’entre Paris et sa banlieue.Fin 2005, après l’embrasementgénéral des banlieues françaises, le préfet de région Christian Fré-mont, pour expliquer le calmerelatif régnant dans la cité, dé-clara qu’« à Marseille, il n’y a pasde banlieue, nous sommes tousMarseillais. »
©Arnau Bach
C’est en partie vrai. Marseille n’est pas un lieu de mise au ban, où l’on se sentirait assigné à rési-dence, même si on y expérimente aussi le sentiment d’exil. Marseille est une ville dure, tendue,secrète, toujours en mouvement. On ne peut la résumer à quelques clichés de jeunes apparemmentoisifs au pied d’un immeuble.... Ici, les lignes de la ségrégation traversent l’espace urbain de façondiffuse, comme en contrebande. On ne peut pas comprendreMarseille sans tourner le regardvers les ports. Derrière le décordu nouveau quartier d’affairesde la Joliette, à deux pas desbuildings de bureaux, persistentdes rapports sociaux où se mé-langent cette culture ouvrièreavec les cultures des ancienscolonisés, le chômage de masseavec des mentalités pré-indus-trielles, la vitalité du bazar avecles réseaux clientélaires, les tra-fics de subsistance avec l’ énergiebrute d’adolescents désœuvrés...
©Arnau Bach
Ici, le regard du photographe, entre lumière crue et rudesse des codes sociaux, ne peut que tâtonner,douter, errer et, s’il trouve finalement son chemin, c’est sous une forme « éclatée », kaléidoscopique,pour composer une mosaïque où transparaitront toutes ces contradictions : le port et son déclin, lepassé colonial, la désindustrialisation, l’économie informelle mais pas toujours illégale, les pauméset les rues sans soleil...quotidienne dans les banlieues de Paris qu’il a commencé en 2006 et terminé en 2012.Ce travail a été couronné par plusieurs prix et montré dans différentes expositions en Allemagne,Espagne, Hollande et aux Etats-Unis.
©Arnau Bach